Il y a 36 ans, le 20 octobre 1987, Virginie Raymond, une adolescente de 16 ans, était retrouvée morte. Elle gisait dans une mare de sang sur le sol de la cuisine du domicile familial, à Besançon (Doubs). C'est sa mère qui a découvert son corps dans l'après-midi. Une autopsie est rapidement pratiquée et révèle qu'elle a été tuée de 14 coups de couteau dans la poitrine, dont certains ont été plantés en plein cœur, comme le rapporte Le Parisien.
Ce qui intrigue tout de suite les enquêteurs, c'est que la porte d'entrée de l'appartement n'a pas été forcée. Ils se demandent donc si la jeune fille connaissait son meurtrier. Un appel à témoins est lancé pour tenter d'obtenir des informations.
Un passant révèle avoir vu deux jeunes hommes, âgés de 25 ans, à bord d'une 4L rouge. Il indique qu'ils ont demandé leur chemin pour se rendre jusqu'à l'immeuble où vivait la jeune fille. Toutes les investigations sont donc dirigées vers cette piste, mais les agents vont rapidement déchanter lorsqu'ils découvrent que 350 véhicules du même type sont recensés dans la région.
Où est l'arme du crime?
Autre élément qui intéresse les enquêteurs, l'arme de crime. Car depuis le meurtre de Virginie Raymond, celle-ci reste introuvable. D'après l'autopsie, il s'agirait d'un couteau de boucher dont la lame mesurerait entre 15 et 20 centimètres.
Malgré les moyens mis en œuvre pour retrouver le meurtrier de l'adolescente, un non-lieu est finalement rendu en 1997, soit dix ans après sa mort. En guise de compensation, ses parents reçoivent la somme de 15.200 euros. Préférant rendre justice à leur fille, ils décident d'offrir cet argent à celui qui "livrera un témoignage faisant aboutir l'enquête", comme le rapportent nos confrères. Mais cette offre n'aboutira à rien.
Sans jamais perdre espoir, ses parents vont redoubler d'efforts pour parler de l'affaire dans les médias et insister auprès des magistrats pour relancer l'enquête.
Le pôle de Nanterre comme dernier espoir
Le 27 novembre 2019, la police judiciaire de Besançon accepte de lancer un appel à témoins en espérant que, 32 ans plus tard, des langues se délient.
Les enquêteurs étudient également la piste d'un photographe qui accostait les jeunes filles dans la rue pour leur proposer de poser pour lui. La jeune fille voulant être reporter-photographe aurait pu tomber dans ses filets. Ils souhaitent donc obtenir des témoignages dans ce sens et demandent que "toutes les femmes nées entre 1964 et 1976 qui, sur Besançon et alors qu'elles étaient encore adolescentes, ont pu être accostées dans la rue par un homme les sollicitant pour être prises en photo" se manifestent.
Ils souhaitent également que les voisins de Virginie Raymond essaient de se souvenir d'un détail datant du jour des faits et qui pourrait les mettre sur une nouvelle piste.
En octobre 2022, le dossier du meurtre de la jeune fille est finalement confié à de nouveaux juges d'instruction spécialisés en affaires non élucidées, à Nanterre, selon L'Est Républicain. Surtout que des traces ADN et des objets saisis sur la scène de crime ont été conservés et pourraient encore servir à révéler la vérité. Un nouvel espoir pour son père, qui n'a jamais baissé les bras.