Après avoir passé 20 ans derrière les barreaux, sa culpabilité a été finalement balayée. Kathleen Folbigg, considérée comme "la pire tueuse en série d'Australie" vient d'être graciée comme l'a déclaré le procureur général de la Nouvelle-Galles du Sud, ce lundi, selon la BBC.
Elle avait été condamnée en 2003 pour avoir tué ses quatre enfants. Le parquet l'avait reconnue coupable d'avoir volontairement étouffé ses enfants âgés de neuf semaines à trois ans. De son côté, elle avait toujours nié les faits en expliquant qu'ils étaient tous morts de cause naturelle.
Ce lundi matin, elle a donc quitté la prison de Grafton pour retrouver la liberté après deux décennies, après qu'une enquête arrive finalement à la conclusion que ses enfants avaient pu mourir de mort naturelle.
Une maladie génétique?
Cette décision a été prise après la signature de dizaines de scientifiques du monde entier d'une pétition réalisée en 2021 soutenant que des preuves médico-légales pouvaient confirmer la mort naturelle des enfants. La raison: des mutations génétiques rares et des anomalies congénitales dont souffriraient ses enfants.
L'enquête avait donc été rouverte en 2022 et avait confirmé les analyses scientifiques soutenues par chercheurs. Le procureur général a déclaré que le juge qui avait dirigé cette nouvelle enquête était parvenu à "une conviction ferme" qu'il y avait un doute quant à la culpabilité de Kathleen Folbigg.
"Cela a été une épreuve pendant 20 ans pour elle… Je lui souhaite la paix", a-t-il conclu sa déclaration.
"Il est impossible de comprendre [sa] blessure"
Si elle vient d'obtenir une grâce complète, cela n'annule pas ses condamnations. C'est à la Cour d'appel pénale de choisir si elle renvoie l'affaire devant le tribunal pour la blanchir totalement, mais cette étape pourrait prendre du temps.
Cette décision pourrait lui permettre de demander des indemnités compensatoires au gouvernement pour lui avoir infligé 20 années de prison. Une somme qui devrait être très élevée pour compenser les épreuves qu'elle a traversées.
"Il est impossible de comprendre la blessure qui a été infligée à Kathleen Folbigg, la douleur de perdre ses enfants et d'avoir passé près de deux décennies enfermées dans des prisons à haute sécurité pour des crimes dont la science vient de prouver qu'ils n'avaient jamais eu lieu", a déclaré son avocate, Rhanee Régo, à nos confrères.
Le procureur a demandé à ce que la vie privée de celle qui est aujourd'hui âgée de 55 ans soit respectée pour lui permettre de "passer à autre chose".