La liste s'allonge de nouveau. Ce mardi, le bureau du shérif d'Okaloosa, en Floride (États-Unis), vient d'annoncer qu'une huitième victime du tueur en série Keith Jesperson avait été identifiée. Il s'agit de Suzanne Kjellenberg, une jeune autostoppeuse de 34 ans, retrouvée morte le 10 septembre 1994, selon les informations relayées par la police lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce mardi.
Âgé de 68 ans, le tueur en série avait avoué à la police en 1996, un an après son arrestation, avoir tué plusieurs femmes, dont une qui s'appellait "Susan" ou "Suzette", en 1994. D'après ses déclarations de l'époque, il avait jeté son corps près d'une sortie sur l'autoroute Interstate 10, en Floride. Les enquêteurs avaient donc enquêté sur ces détails et avaient retrouvé le corps de la jeune femme, sans pour autant l'identifier.
"Nous l'avions considéré comme suspect dès le début, nous n'avions tout simplement pas d'identité pour notre victime", a déclaré le shérif lors d'une conférence de presse.
C'est une analyse généalogique et génétique qui a permis de retrouver l'identité de la victime. "En 2023, le bureau du médecin légiste a envoyé des échantillons grâce à un financement du Système national des personnes disparues et non identifiées, un profil généalogique a produit des pistes qui ont conduit à l'identification de Suzanne Kjellenberg", a indiqué l'enquêteur en chef du bureau du médecin légiste au cours de la conférence de presse.
Le tueur en série, surnommé "Happy Face" parce qu'il signait toujours d'un smiley les lettres qu'il envoyait aux médias en détaillant ses crimes, est donc désormais mis en examen pour le meurtre de Suzanne Kjellenberg.
"Après avoir tué autant de gens, c'était facile à faire"
Lors d'un entretien avec la police d'Okaloosa, en septembre dernier, il est revenu sur cette affaire depuis la prison où il est incarcéré, dans l'État de l'Oregon. Il a expliqué avoir rencontré Suzanne Kjellenberg sur une aire de repos, précisant qu'elle cherchait quelqu'un pour la déposer au Lac Tahoe.
Keith Jesperson dit avoir accepté de la prendre dans son camion et l'avoir conduite jusqu'à son prochain arrêt à Cairo, en Géorgie, où ils ont pris un repas ensemble. De retour dans son camion, il explique être allé la voir alors qu'elle était installée sur un matelas dans la cabine du conducteur. L'homme se serait assis à côté d'elle et elle se serait mise à crier.
"Je lui ai dit: 'Tais-toi!' et plus je lui disais de se taire, plus elle criait. Et je n'ai pas besoin de ça, parce que de toute façon, je n'étais pas censé avoir de monde dans mon camion... alors, je l'ai juste tuée", a-t-il raconté aux enquêteurs, "après avoir tué autant de gens, c'était facile à faire".
L'homme a ensuite indiqué qu'il l'avait étranglée et jeté son corps le long de l'autoroute. Ces déclarations glaçantes mettent donc fin à une enquête qui aura duré 28 ans.