Cécile Vallin disparue depuis 25 ans, son père la cherche toujours

A Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, Cécile Vallin a disparu le 8 juin 1997 à l’âge de 17 ans. Depuis ce jour, aucune piste n’a permis de remonter sa trace. Mais le pôle judiciaire dédié aux cold cases a décidé de s’y intéresser.

Depuis le 8 juin 1997, Cécile Vallin est introuvable. La veille, la jeune fille de 17 ans avait organisé une soirée sans l’autorisation de ses parents, partis en week-end. Le lendemain, l’adolescente devait passer ses épreuves du baccalauréat. Mais elle ne les passera jamais. Dans l'après-midi, elle aurait décidé de sortir prendre l’air. Selon les premiers témoignages, la jeune fille aurait été aperçue marchant le long du route en direction de l’autoroute A43. Puis plus rien. Pour ses parents, c’est l’incompréhension totale. Ils ne comprennent pas où a pu aller leur fille. Une enquête est alors ouverte pour “disparition inquiétante de mineure avec présomption d’enlèvement”. Pourtant, ce dossier ne va pas avancer.

Les proches de Cécile se mettent tous à sa recherche, en imaginant tous les scénarios possibles. Malgré les fouilles organisées, aucune piste n’aboutira. Les années passent, mais son père Jonathan Oliver ne baisse pas les bras. Il veut à tout prix savoir ce qui est arrivé à sa fille. Ce père n’arrive d’ailleurs pas à se résoudre à se séparer des effets personnels de Cécile.

Le pôle en charge des cold cases comme unique espoir

Pour remettre en lumière cette disparition, l’Office centrale de répression des violences aux personnes (OCRVP) a lancé un appel à témoin, le 25 mai 2020, jour consacré aux enfants disparus. Mais celui-ci ne donne rien.

Appel à témoins disparition Cécile Vallin © Police Nationale

Mais en ce début d’année 2022, 25 ans après la disparition de la jeune femme, Jonathan Oliver voit une lueur d’espoir. Et pour cause, un nouveau pôle judiciaire national a ouvert pour s’occuper des affaires non élucidées, autrement dit, des cold cases. En France, selon les chiffres du ministère de la Justice, 240 dossiers sont toujours en attente d’être résolus. Parmi eux, celui de Cécile Vallin.

“Je n’ai pas perdu l’espoir, mais à certains moments, je redoutais la fermeture du dossier. C’est fini maintenant”, confie Jonathan Oliver, le père de la jeune femme, à BFMTV.

Une autre victime de Michel Fourniret?

La piste principale des enquêteurs est en lien avec Michel Fourniret. L’homme qui a tué de nombreuses jeunes filles, se trouvait en Savoie au moment de la disparition de Cécile Vallin. Une piste que la police judiciaire va étudier. “En 2003, après l’arrestation de Michel Fourniret, les enquêteurs ont voulu isoler l’ADN de Cécile, pour le comparer à ceux relevés dans la camionnette du tueur. Nous leur avons fourni une vieille brosse à cheveux de ma fille, sans résultat”, explique Jonathan Oliver.

Une piste relancée en 2020, quand le tueur en série a avoué le meurtre d’Estelle Mouzin. Mais pour les proches de Cécile, le drame va s’abattre une deuxième fois sur eux. Car, en 2021, Michel Fourniret meurt sans avoir fait de révélations sur l’adolescente.

“Il est mort sans rien dire pour Cécile, mais il demeure un suspect potentiel. Ce scénario me hante, c’est la pire des hypothèses”, confie le père de la jeune fille.

Mais pour lui, cette piste a encore des chances d’aboutir. Et pour cause, les traces qui ont permis d'élucider l’affaire Estelle Mouzin ont été retrouvées sur un matelas, 17 ans après sa disparition. “On peut toujours trouver quelque chose, recueillir un nouveau témoignage”, espère Jonathan Oliver. La seule certitude qu’il a, c’est que pour lui, ce n’est ni un suicide, ni une fugue.

A 77 ans, Jonathan Oliver a consacré 25 années de sa vie à chercher sa fille. Et il ne s’arrêtera pas. Il souhaite simplement que les recherches continuent pour espérer, un jour, comprendre ce qui est arrivé à Cécile.

Alix Mancel