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Depuis six ans, la mort suspecte d'Agnès Jumeau, en Ariège, reste sans réponse

Le mystère entoure toujours la mort d'Agnès Jumeau, qui s'est noyée au Vernet (Ariège) en 2017.

Le mystère entoure toujours la mort d'Agnès Jumeau, qui s'est noyée au Vernet (Ariège) en 2017. - Google Street View

Partie se promener avec ses chiens le 10 septembre 2017, la quinquagénaire s'est noyée dans des circonstances troubles. Mardi, ses filles ont témoigné dans l'émission Appel à témoins.

Dans quelles circonstances Agnès Jumeau est-elle morte, le 10 septembre 2017? C'est la question à laquelle les proches de la quinquagénaire tentent inlassablement de répondre depuis maintenant six ans. Car si l'enquête a rapidement été bouclée, accréditant la thèse de l'accident, le contexte dans lequel la victime s'est noyée reste entouré de mystère.

Ce jour-là vers 16 heures, Agnès Jumeau, 59 ans et tout juste retraitée, décide de partir se promener avec ses chiens au Vernet, en Ariège, le long d'un chemin bordant une rivière. Peu après 22 heures, son compagnon contacte les autorités: alors qu'il vient de retrouver ses chiens et sa voiture, sa conjointe demeure, elle, introuvable.

Un gendarme se rend sur les lieux de la disparition, et repère rapidement la mère de famille: immergée dans la rivière qui longe la promenade, celle-ci se raccroche tant bien que mal aux branchages et lui lance qu'elle ne tiendra pas longtemps. Alors que le militaire tente de lui venir en aide, à bout de forces, elle lâche la branche et meurt, emportée par le courant.

"Déconne pas!"

Une enquête est alors ouverte. Rapidement, les thèses de l'accident ou du suicide sont privilégiées. Des théories auxquelles ses trois filles n'adhèrent pas du tout. "Notre mère avait plein d'envies, plein de projets", témoigne l'une d'entre elles dans l'émission Appel à témoins, diffusée mardi sur M6.

Les trois jeunes femmes en sont persuadées, leur mère a été victime d'un homicide, plusieurs éléments laissant penser à l'intervention d'un tiers, notamment le pantalon d'Agnès Jumeau, retrouvé sur la berge dans une disposition montrant qu'il a été tiré vers le bas. Un voisin rapporte également avoir entendu une voix de femme criant "Déconne pas!", le soir des faits.

Autre élément étonnant de l'enquête: aucune autopsie n'est pratiquée sur le corps de la victime.

Un sentiment d'abandon

Quant au compagnon d'Agnès Jumeau, il est immédiatement mis hors de cause par la justice. Les filles de la quinquagénaire regrettent que la piste de son implication n'ait pas été étudiée plus en profondeur. Lorsqu'elles tentent d'échanger avec lui, l'homme se montre très évasif et refuse de leur donner des détails sur le moment des faits, racontent-elles, toujours dans l'émission.

"On a le sentiment d'avoir été abandonnées. Ça a été classé comme un accident, parce que notre mère a été retrouvée vivante [avant de mourir noyée, ndlr]. Mais à partir de là, rien d'autre n'a été investigué", témoigne Armelle, l'une de ses filles, sur le plateau d'Appel à témoins.

"C'était une femme combattive, elle a lutté jusqu'à la fin. Ça fait six ans que l'on est en quête de réponses, de la vérité. On a été confrontées au silence et à beaucoup de manquements au niveau des investigations", déplore encore Armelle, invitant toute personne qui pourrait connaître des détails sur l'affaire à se manifester auprès des autorités.

Elisa Fernandez

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