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Cold Cases

Les parents de Marion Wagon, disparue en 1996, veulent enfin des réponses

Marion Wagon, disparue le 14 novembre 1996 à Agen.

Marion Wagon, disparue le 14 novembre 1996 à Agen. - AFP

Le 14 novembre 1996, à Agen, Marion Wagon, une fillette de 10 ans, disparaît sur le chemin qui sépare son domicile de son école. 26 ans plus tard, ses parents gardent toujours l’espoir de comprendre ce qu’il s’est passé.

Ce jour restera marqué d’une pierre noire. Le 14 novembre 1996, il est 12h11 quand Marion Wagon sort de l’école Sembel, à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Comme tous les jours, la fillette rentre chez ses parents pour le déjeuner. Mais cette fois-ci, elle n’arrivera jamais chez elle. Pourtant, seulement 400 mètres séparent l’école du domicile de la petite fille.

Si d’importantes fouilles sont organisées les jours suivants sa disparition, aucun élément ne permettra de retrouver Marion. Ses parents, Michel et Françoise Wagon, ne perdront jamais l’espoir de comprendre ce qui est arrivé à leur fille.

Depuis 26 ans, l’enquête piétine et stagne. Aucune piste ne s’est avérée probante. Pourtant, les parents de la fillette restent persuadés que quelqu’un leur révélera, un jour, un indice.

“On est persuadés que quelqu’un sait”, affirme Michel Wagon dans l’émission Enquêtes criminelles, sur W9.

Depuis tout ce temps, leur énergie n’a pas fléchi. Ils sont toujours animés par l’envie d’élucider la disparition de leur enfant. “On se battra jusqu’à notre dernier souffle. Il n’est pas question de baisser les bras”, explique le couple, face caméra.

Michel Fourniret dans le collimateur

C’est finalement l’ouverture d’un nouveau pôle judiciaire consacré aux dossiers non-élucidés qui va apporter une lueur d’espoir à ces parents désespérés. Car ce qui les rend les plus amers dans cette enquête, ce sont les différentes erreurs survenues dès les premières heures qui ont suivi la disparition de leur fille. Leur avocat, Me Georges Catala, déplore de son côté les pertes de temps au début de cette affaire: “Les enquêteurs creusaient à tort la piste familiale. Des pistes doivent être à nouveau exploitées”.

Grâce à cette nouvelle cellule judiciaire de la gendarmerie de Nanterre, d’autres pistes sont en train d’être étudiées. Et notamment celle de Michel Fourniret. Car l’ogre des Ardennes était très actif autour de l’année 1996, date à laquelle Marion a disparu. Mais ce n’est pas le seul élément qui pourrait faire penser à lui. Les circonstances des disparitions de ses autres victimes ressemblent beaucoup à celles de la fillette. Michel Fourniret enlevait notamment ses petites proies sur le chemin qui séparait leur école de leur domicile. C’est d’ailleurs une piste que l’avocat de la famille trouve plausible.

“Ces tueurs en séries ont un emploi du temps, une façon de procéder, une appétence sexuelle qui peut permettre de penser que Marion aurait pu être enlevée par l’un d'eux. Cette piste est suffisamment crédible pour qu’on l’étudie, que ce soit pour fermer des portes ou pour les ouvrir”, affirme Me Catala.

Des investigations bâclées

Mais un élément va les faire sortir de leurs gonds. Dernièrement, ils ont été contactés par les enquêteurs en charge de ce dossier. Ils leur ont demandé de leur fournir des affaires de Marion. Et pour cause: l’ADN de la fillette n’est plus dans le dossier. Pour eux, c’est une grave erreur. “Cela nous a fait bondir”, raconte Michel Wagon aux caméras de l’émission Enquêtes criminelles. Mais leur agacement ne va pas s’arrêter là, puisqu'en fournissant les vêtements de leur fille aux enquêteurs, leur retour va les anéantir. “Les résultats sont négatifs, les affaires ont été manipulées, on n’a rien trouvé pour avoir le vrai ADN”, explique-t-il.

Pour autant, tous les deux, gardent la tête haute dans l’espoir de trouver un jour une réponse à toutes leurs questions. “C’est une lutte contre l’oubli”, confie la maman de Marion Wagon. Et pour les gendarmes de pôle judiciaire consacré aux “cold-cases”, ce dossier doit aboutir à quelque chose. “On ne peut pas laisser Marion morte sans explications.

Alix Mancel