Meurtre de Jonathan Coulom, 10 ans, en colonie de vacances

Le centre de vacances où a été enlevé Jonathan Coulom, à Saint-Brévin-les-Pins(image d'illustration) - Google Street View
C'était la première fois qu'il allait voir la mer. Dans la nuit du 7 avril 2004, Jonathan Coulom, un petit garçon de 10 ans, est enlevé dans son lit alors qu'il était parti en classe de mer, à Saint-Brévin-les-Pins (Loire Atlantique).
Au petit matin, quand les responsables pédagogiques se rendent compte de son absence, la panique les empare. Et pour cause, le petit garçon n'était pas du genre à fuguer, ni à disparaître volontairement. Les parents de Jonathan sont prévenus et pour eux, c'est la douche froide. Sa mère, qui n'avait pas voulu le laisser partir en voyage scolaire au départ, tombe de haut.
Une information judiciaire est alors ouverte pour "enlèvement et séquestration" et d'importants moyens sont déployés pour tenter de le retrouver.
Lesté et ligoté
Le 22 avril 2004, des policiers allemands appellent les gendarmes en charge de cette affaire pour les prévenir que la disparition de Jonathan ressemble beaucoup au mode opératoire d'un tueur en série allemand, surnommé "l'homme en noir". Ce dernier est le principal suspect d'une quarantaine d'agressions sexuelles sur des petits garçons qu'il trouvait dans des colonies de vacances et des campings.
Cette information ne laisse pas les gendarmes indifférents surtout lorsqu'un témoin leur indique avoir vu une voiture avec des plaques d'immatriculation allemandes garée près du centre de vacances où séjournaient Jonathan et ses petits camarades.
Dans la soirée du 19 mai 2004, tous les espoirs de retrouver Jonathan s'effondrent puisque son corps est retrouvé dans un étang de Guérande (Loire-Atlantique). Le petit garçon est lesté d'un parpaing et ligoté par une cordelette au niveau du cou, des poignets et des chevilles.
Une autopsie est pratiquée, mais ne permet pas de savoir s'il a été violé en raison de l'état de dégradation avancée du corps du petit garçon. Par contre, ce qui en ressort, c'est que l'enfant a sûrement été séquestré pendant plusieurs jours avant d'être tué par une personne de la région, car l'étang où le corps a été retrouvé est très discret.
Les confidences d'un codétenu
Tous les profils des prédateurs sexuels de la région sont étudiés, mais aucun ne permet de faire un rapprochement avec Jonathan. En avril 2011, Martin Ney, qui est surnommé "l'homme en noir", est arrêté en Allemagne et avoue plusieurs agressions sexuelles sur différents petits garçons, ainsi que les meurtres de trois garçons entre 1992 et 2001. Interrogé sur la mort de Jonathan Coulom, l'homme est catégorique: ce n'est pas lui qui l'a tué.
Cette piste est donc laissée de côté jusqu'en 2018 où le codétenu de Martin Ney fait des révélations. Il raconte aux enquêteurs que l'homme lui aurait fait des révélations en prison et lui aurait avoué avoir tué Jonathan. Suite à ces déclarations, un mandat d'arrêt européen est émis pour que celui qui est incarcéré à perpétuité en Allemagne soit extradé vers la France.
Le 20 janvier 2021, l'homme arrive en France pour être interrogé et est finalement mis en examen cinq jours plus tard. Une course contre la montre s'engage alors, car l'accord passé entre la France et l'Allemagne veut que le juge d'instruction ne dispose que de huit mois pour le condamner.
S'il continue de nier les faits, il affirme avoir un alibi. Mais les demandes d'actes prennent plus de temps que prévu et le 22 septembre 2021, Martin Ney est reparti dans sa cellule allemande sans aller au bout de l'instruction française. La mort de Jonathan Coulom reste donc, encore aujourd'hui, impunie.