"Alexia, autopsie d'un féminicide": une série-documentaire revient sur le meurtre d'Alexia Daval par son mari
"Alexia, autopsie d'un féminicide", sur Mycanal - Mycanal
"Je veux parler d'Alexia pour qu'elle ne soit pas morte pour rien". Au travers d'images d'archives fournies par la famille d'Alexia Daval, la série-documentaire Alexia, autopsie d'un féminicide, disponible sur MyCanal, révèle les coulisses de cette affaire comme on ne l'avait jamais vue.
Cette jeune femme de 29 ans a été tuée par son compagnon, Jonathann Daval, en octobre 2017. Les médias s'étaient immédiatement emparés de cette histoire, d'autant plus que son mari avait menti devant la France entière en jouant le veuf éploré.
Désormais, les proches de la jeune femme veulent que la lumière soit portée sur elle et plus sur son meurtrier. C'est dans cette optique qu'ils se sont confiés de manière inédite dans ce documentaire.
"La dernière fois que je l'ai vue"
Les parents d'Alexia Daval ont mis à disposition les dernières images de la jeune femme. Quelques heures avant sa mort, elle célébrait l'anniversaire de son petit neveu avec toute sa famille. Ce soir-là, Alexia est agacée parce que son mari n'est toujours pas là. Elle lui fera d'ailleurs remarquer quand il arrivera, un peu plus tard.
"Il n'y a rien qui laisse présager quoi que ce soit. Je ne sens aucune tension, aucun mal-être", se remémore Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia Daval. "A la fin de la soirée, je l'embrasse et c'est la dernière fois que je l'ai vue".
Le lendemain, Jonathann sonne à la porte des parents d'Alexia pour les avertir qu'elle est partie courir, et qu'il est inquiet qu'elle ne soit pas encore rentrée. "On est totalement déboussolés parce qu'il était tout affolé et on ne comprenait pas pourquoi il se mettait dans un état pareil", explique sa soeur.
C'est au moment où Jonathann se présente à la gendarmerie, et que son discours est immédiatement pris au sérieux, que ses proches prennent conscience qu'il est sûrement arrivé quelque chose de grave à Alexia.
Comme dans une série télévisée
Un incroyable dispositif est immédiatement déployé pour tenter de retrouver la jeune femme. "Je le trouve assez évasif, assez passif", se souvient le beau-frère d'Alexia, qui a assisté à la première déposition de Jonathann Daval auprès des gendarmes. "Je l'interpelle en lui disant 'mais tu n'as rien de plus à leur dire?'"
"On commence à se croire dans une série télévisée et c'est à ce moment-là qu'on prend la mesure de ce qui est en train de commencer", explique sa soeur.
Devant la maison du couple, tous les proches se sont réunis, ainsi que des voisins et des amis de la famille. De son côté, Jonathann Daval se montre recroquevillé sur lui, blottis dans les bras de sa mère.
"Je dis à Jonathann 'j'espère que tu as un bon alibi parce que le mari est toujours le premier suspect lors de la disparition d'une femme', et tout de suite, il m'a dit 'oui, j'ai un alibi'", mais je suis à mille lieues de penser que c'est lui", se souvient la tante d'Alexia.
Pourtant, celui qui est décrit par tout le monde comme étant un homme "fragile" et "très amoureux" s'avère être bien différent.
"C'était la 147ème"
Le meurtre d'Alexia Daval est le premier à avoir été officiellement qualifié de féminicide. Depuis, chaque année, un décompte est publié pour recenser le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. "Cette année-là, c'était la 147ème", se souvient Isabelle Fouillot.
"Je ne veux pas que ça arrive à d'autres jeunes filles. Il faut que ça s'arrête, ces féminicides", déplore-t-elle. "Je voudrais qu'on n'oublie pas Alexia, mais aussi toutes ces victimes. On n'a aucun nom, on ne les connaît pas, alors qu'elles ont eu une vie".
Deux épisodes de la série-documentaire Alexia, autopsie d'un féminicide sont déjà disponibles sur MyCanal et les deux derniers épisodes sortiront la semaine prochaine sur la plateforme
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violence.
Le "3919", " Violences Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).
