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"C'est comme une religion": une prison américaine gangrenée par la violence des gangs

Immersion dans l'enfer de la prison d'État de l'Utah, aux États-Unis. À l'intérieur de ce centre pénitentiaire, certains détenus incarcérés appartiennent à des gangs. Entre eux, ils se livrent une guerre sans merci. Alors les gardiens doivent lutter contre ces violences quotidiennes.

Cap, ce mercredi 10 août avec un documentaire diffusé sur RMC Story, sur le quotidien des gardiens et des détenus de la prison d'État de l'Utah, aux États-Unis. Le rôle des gardiens est essentiel, ils doivent endiguer toute violence avant qu'elle ne se propage dans le centre pénitentiaire.

Il est un peu plus de 8h, les nouveaux prisonniers viennent d’arriver. Lorsqu’ils entrent, les employés ne connaissent pas les délits ou les crimes commis par ces détenus. Cet établissement accueille du simple voleur au tueur en série, mais aussi des femmes dangereuses. Sur la population carcérale de cette prison, un prisonnier sur quatre est affilié à l'un des gangs présents à l'intérieur.

C’est finalement une véritable société qui s’organise dans l’enceinte de l’établissement où circule la contrebande, ou encore de la drogue. Quatre bandes font leurs lois dans la prison: les Crips, les Aryens, les Surenos ou encore les Ogden Trece. Afin de discipliner leurs membres, des règles sévères sont mises en place au sein de leurs clans. Si un désobéit, il peut subir des représailles.

À la prison de nombreux incidents violents sont recensés. Ce sont souvent des affrontements entre gangs ennemis. Malgré tout, les employés doivent les garder sous contrôle. Leur mission est aussi de repérer ceux qui font partie de ces clans.

La loyauté au coeur de ces gangs

Dans le fonctionnement de ces gangs, la loyauté est primordiale. Face caméra, une détenue raconte faire partie des Ogden Trece. À l’âge de 12 ans, elle reçoit sa première mission: tirer sur une personne.

"C’était la première fois que je tirais sur quelqu'un", confie-t-elle. "Quand c'est toi qui appuie sur la gâchette, ça secoue. Mais tu as une poussée d’adrénaline."

Après cela, elle a continué ses agissements criminels, et les séjours en prison se sont enchaînés. Malgré tout, la prisonnière remet en question cette fidélité aveugle à son clan. Elle a toujours fait passer son gang au détriment de ses enfants. Conséquence: ils lui ont été retirés. Maintenant, il lui reste sa dernière de 3 ans. Cette détenue ne veut pas reproduire les mêmes erreurs. Pour elle, c’est un choix difficile à faire.

Bientôt libérée, elle veut rester loin du gang afin d’élever son enfant: "Je ne veux pas qu’elle grandisse dans un gang." Alors, cette dernière a décidé de séjourner dans un foyer de transition. Si elle coupe le lien avec le gang, cela revient à quitter sa famille.

"Quand on grandit là-dedans, on va automatiquement où se trouve son clan, c’est comme une religion", explique-t-elle.

La cour, l'instant de liberté

Pour endiguer toute cette violence, les gardiens peuvent isoler ces prisonniers dans des unités spéciales. Porte close, ils sont parfois enfermés 23h par jour dans leur cellule.

Malgré tout, une promenade dans la cour est permise aux détenus. C’est le seul endroit où se croisent les femmes et les hommes. Mais ils ne peuvent pas entrer en contact directement, car une grille les sépare.

Tout de même, cela ne les empêche pas de communiquer. Même si c’est interdit, les détenus utilisent le langage des signes. Ce moyen est très répandu pour échanger entre eux. La cour reste aussi le lieu où ils gèrent leurs affaires comme vendre de la drogue ou régler leurs différends entre détenus.

Les détenus fabriquent leurs propres armes

Les gardiens sont aussi amenés à fouiller les cellules. Parfois, ils trouvent des armes fabriquées à partir d’objets courants. Par exemple, ces derniers peuvent se servir de plateaux-repas ou encore de papier pour confectionner une sorte de matraque. De leur côté, les femmes préfèrent se battre à mains nues plutôt. Malgré tout, des règles sont fixées: elles ne doivent pas donner de coups dans le visage, afin de ne pas éveiller les soupçons des gardiens. Si celles-ci se font prendre, c’est direction l’isolement.

Les tatouages sont aussi un signe auquel doivent être attentifs les gardiens. Ces inscriptions font office de trophées pour les gangs. C’est interdit en prison d’en faire de nouveaux, mais les détenus continuent d’en avoir. La plupart sont réalisés à l’aide d’un dermographe fabriqué à l’aide d’un stylo et d'un moteur de sèche-cheveux. Ces nouveaux tatouages informent les gardiens sur les activités du gang ou font office de récompense lorsqu'une mission est accomplie.

Pour l’heure, la sécurité reste primordiale pour les employés de la prison. Malgré tout, la guerre entre les gangs continue de faire rage. Des communautés entières sont impliquées, et des familles sont déchirées. Finalement, les détenus de la prison de l'Utah sont amenés à choisir entre leur famille ou leur gang.

Découvrez, ce jeudi 10 août, le documentaire sur L'enfer des Prisons - Le Gang ou la Famille, diffusé sur RMC Story à 21 h 05. Puis, en replay sur la plateforme RMC BFM Play.

Marine Lemesle