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Des pédophiles se confient pour la première fois sur leurs troubles

Un documentaire disponible sur RMC BFM Play donne la parole à des hommes pédophiles qui se confient pour la première fois.

“Je me détestais, j’étais en colère contre la vie”. Des hommes pédophiles témoignent pour la première fois, face caméra. Ils reviennent sur la première fois qu’ils ont compris qu’ils étaient attirés sexuellement par des enfants.

Quand la société apprend leur secret, leur vie prend un autre tournant, et ils ne sont plus vus de la même manière par leur entourage. “Ils peuvent me considérer comme un monstre, une bête de foire, peu importe, mais ce qu’ils pensent de moi, je l’ai ressenti et je me suis senti encore plus mal dans ma peau”, explique l'un d'entre eux. Le documentaire commence avec le témoignage fort de cet homme qui était famille d’accueil avec sa femme. Pour éviter de faire du mal aux enfants qu’il gardait, Bob a fini par se diriger vers Internet pour assouvir ses pulsions sexuelles.

“La plupart des photos que j’ai recherchées étaient des garçons qui nageaient ou en sous-vêtements. Je voulais les voir heureux”, confie-t-il à visage découvert.

Mais la police a découvert son affiliation à des sites pédopornographiques et l’a arrêté. Bob Radke a été condamné à 48 mois de prison.

Puis, il y a Edward Chambers. Cet homme se bat contre lui-même pour contenir ses envies sexuelles envers des enfants. “J’essaie de ne pas prêter attention aux enfants, c’est uniquement car je peux être très facilement distrait par eux. Il y a des enfants qui attirent mon attention et je ne peux pas m'empêcher de regarder”, explique-t-il. S’il a tenté d’en parler à sa femme de l’époque, il a rapidement été confronté à un jugement très fort de sa personnalité. Et immédiatement, cette femme en a parlé autour d’elle. Pour lui, c'était le début de la fin.

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Le témoignage d’Anton est tout aussi fort. Professeur dans un collège, il raconte la fois où il a été subjugué par une de ses élèves. Un jour, l’homme lui a donné un cours particulier, et c’est là que tout a dégénéré. “J’ai commencé à lui caresser les bras, le haut du corps. Je l’ai complimentée et je l’ai embrassée. Pour moi, c’était bien. Mais pour elle, je peux dire qu’elle n’aimait pas ça”, pense-t-il.

Le cerveau à l’origine de la pédophilie

Au-delà des témoignages forts que comporte le documentaire Moi, pédophile, des scientifiques démontrent les résultats de leurs analyses sur ce trouble sexuel. Dans le monde, il existe deux équipes de chercheurs qui étudient ce problème. C’est le cas du docteur Cantor, psychanalyste spécialisé sur la question de la pédophilie.

Il a notamment mené une étude pour comprendre scientifiquement les différences entre un homme qui est attiré par des enfants, et un homme qui ne l’est pas. “On remarque que les pédophiles ont un QI légèrement inférieur à la moyenne et qu’ils sont aussi plus petits d’environ 2.5 centimètres de moins qu’un non-pédophile”, constate-t-il.

Il démontre également que plus de 30% des pédophiles sont gauchers. “C’est extrêmement rare. Les seules populations qui montrent un taux aussi élevé de gauchers sont les personnes atteintes de schizophrénies et d’autisme”, démontre le docteur Cantor. Pour lui, il n’y a pas de doute possible: le problème vient du cerveau. Il a donc décidé de s’intéresser de plus près à cet organe pour élaborer des expériences. “Lorsque nous montrons à un homme hétérosexuel ordinaire des photos d’une femme nue, certaines parties du cerveau s’allument. Lorsque nous montrons à un pédophile la photo d’un enfant, les mêmes zones du cerveau s’allument.”, constate-il. Pour le psychanalyste, ces résultats montrent une chose: la pédophilie serait biologique.

“C’est dans son cerveau, ils sont nés avec et on ne peut pas changer ça”.

En Allemagne, une équipe de scientifiques a lancé le projet de prévention Dunkelfeld. Il s’agit du seul endroit au monde qui offre un traitement aux pédophiles qui souhaitent rester anonymes. L’accès à ces soins est réservé aux pédophiles non-délinquants. Il permet aux chercheurs allemands de faire des avancées en termes d’étude psychologique et comportementale de la pédophilie.

“La pédophilie fait partie de la sexualité humaine. Et ce que nous devons dire au public, c’est que nous ne devons pas condamner la préférence, nous devons condamner le mauvais comportement”, explique le docteur Klaus M.Beier, à la tête de ce projet.

Des humains derrière l’horreur

Pour ces groupes de recherches, il est important de démontrer que les pédophiles restent des humains qui souffrent et qu’il serait préférable de les aider, plutôt que de les écarter de la société. “Il y a des pédophiles qui n’agressent jamais les enfants, et il y a des agresseurs d’enfants qui ne sont pas réellement des pédophiles”, explique le docteur Cantor.

Pour soutenir les pédophiles qui tentent de mener une vie normale, le groupe Virtuous Pedophiles a été créé. Le but: que ces personnes arrivent à contrôler leurs pulsions sexuelles sans commettre des abus sur des enfants. “Virtuous Pedophiles m’ont effectivement sauvé la vie. Au cours des trois dernières années, j’ai pensé au suicide par pendaison”, confie Edward Chambers.

Selon le docteur Klaus M. Beier, ces hommes ont besoin d’être aidés et surtout considérés pour réussir à vaincre leurs démons. “Haïr, repousser et chasser est la chose la plus facile à faire au monde. La chose la plus difficile au monde est de regarder quelqu’un qui est affligé de pédophilie et de trouver une certaine compassion. Tout le monde n’en est pas capable. Mais si vous regardez profondément, vous y trouverez l’être humain à l’intérieur.”

Découvrez les témoignages de plusieurs pédophiles dans le documentaire "Moi, pédophile" disponible sur notre plateforme RMC BFM Play.

Alix Mancel