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Deux enfants assassinés dans les bois en Angleterre, les meurtres de "babes in the woods"

Documentaire "Les meurtres de babes in the woods" sur RMC BFM Play

Documentaire "Les meurtres de babes in the woods" sur RMC BFM Play - RMC BFM Play

En octobre 1986, deux petites filles sont retrouvées mortes dans la forêt anglaise. Pendant des années, rien n'a permis d'identifier l'auteur de ces crimes atroces. C'est le sujet du documentaire "Les meurtres de babes in the woods" disponible sur RMC BFM Play.

Le 10 octobre 1986, les corps de deux fillettes de 9 ans sont retrouvés côte à côte dans une forêt à Wild Park, à Brighton. À l'époque, cette affaire a secoué l'Angleterre pour l'atrocité de ce double meurtre.

Nicola Fellows et Karen Hadaway, deux camarades de classe, ont été enlevées, violées avant d'être tuées par étranglement. Rapidement, c'est l'homme qui a prévenu la police de la découverte des corps qui attire l'attention des enquêteurs. Il s'agit de Russel Bishop. Ils remarquent chez lui une attitude étrange qui ne colle pas avec l'horreur des crimes qu'il venait de découvrir.

"Les meurtres de babes in the woods"

"Les meurtres de babes in the woods"

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Interrogé par la police, ce père de deux enfants se montre incohérent, change plusieurs fois de versions des faits et semble détaché de la situation. Face à ses contradictions, les enquêteurs décident de l'arrêter. Mais faute de preuves, il est finalement remis en liberté.

"C'est le sweat-shirt de Russel!"

Quelques jours avant, un sweat-shirt avait été retrouvé sur le chemin qui relie l'endroit où ont été retrouvés les corps et le domicile de Russel. Dessus, des traces de sang ont été identifiées, mais comme rien ne permettait de le rattacher aux meurtres des deux fillettes, il a finalement été abandonné au service des objets trouvés.

C'est un enquêteur qui va faire le rapprochement au moment où Russel Bishop est suspecté. Après avoir fait analyser la trace de sang, des spores de lierre ont été retrouvées, provenant du bois où se trouvaient les petits corps.

Si pour l'instant, rien ne le rattache au principal suspect, c'est sa compagne de l'époque qui va permettre de créer un lien impliquant le père de famille. En se présentant avec le pull au domicile de Russel, sa femme a immédiatement répliqué: "Mais c'est le sweat-shirt de Russel!". Une phrase lourde de conséquence.

Un retournement de situation

En novembre 1987, Russel Bishop est jugé devant la cour d'assises de Lewes pour les meurtres de Nicola et Karen. Si lui a toujours nié les faits, c'est le revirement de version de sa compagne qui va semer le trouble lors de l'audience. Elle affirme avoir subi des pressions de la part de la police au moment de sa déposition et soutient qu'elle n'a jamais vu ce pull.

Le seul lien entre Russel et le meurtre des deux petites filles ne tient donc plus et l'homme est finalement acquitté par la cour d'assises.

Il faudra attendre le mois de février 1990 pour que l'affaire prenne un nouveau tournant. Cette fois-ci, une autre petite fille de 7 ans est enlevée, violée, et laissée pour morte. L'enfant est finalement revenu à elle et a eu la force d'alerter des passants pour être sauvée.

Interrogée, l'enfant décrit trait pour trait Russel Bishop ainsi que sa voiture. Une séance d'identification est organisée au commissariat pour permettre à la petite fille de reconnaître son agresseur. Et le constat est sans appel: elle désigne Russel.

L'ADN le trahit

Quatre ans après l'avoir acquitté, la cour d'assises de Lewes condamne Russel Bishop à perpétuité pour la tentative de meurtre de la petite fille de sept ans "pour protéger les autres enfants d'agression similaire".

En 2004, l'homme est admissible à la liberté conditionnelle. Une hantise pour les familles des victimes qui veulent le voir passer le reste de sa vie derrière les barreaux. C'est un changement dans la législation anglaise qui va bouleverser les choses. Désormais, une personne peut être doublement incriminée pour des faits similaires.

En 1986, c'est l'arrivée de l'ADN amenant avec lui la réponse aux meurtres de Nicola et Karen. En 2014, une trace ADN de Russel Bishop est retrouvée sur le bras d'une des petites filles le conduisant tout droit, une nouvelle fois, vers la cour d'assises en 2018. A l'issue de l'audience, il est condamné à deux reprises à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 36 ans.

30 ans après, les familles de celles que l'on surnomme "babes in the wood" ont obtenu justice à leurs filles.

Alix Mancel