L'histoire vraie derrière... le film "La prochaine fois je viserai le cœur"

Guillaume Canet dans "La prochaine fois je viserai le cœur" disponible sur My Canal - Allociné
C'est une histoire hors du commun. Le film La prochaine fois je viserai le cœur, réalisé par Cédric Anger et sorti en 2014, retrace l'affaire d'Alain Lamare, surnommé "le tueur de l'Oise". Disponible sur la plateforme My Canal, ce film est porté par l'acteur Guillaume Canet qui incarne le gendarme responsable d'un assassinat et de cinq tentatives d'assassinats entre 1978 et 1979.
Pendant plusieurs mois, le gendarme que personne ne soupçonnait, et qui était considéré comme étant le meilleur de sa brigade, va brouiller les pistes et s'amuser de ses collègues.
"La prochaine fois je viserai le cœur"
Tout commence en mai 1978 lorsqu'une voiture volée est retrouvée dans la forêt de Chantilly, dans l'Oise. A l'intérieur, les forces de l'ordre retrouvent des éléments troublants. Cordelette, étuis à cartouches de fusil, seringue ou encore mégots de cigarettes et plan. Au départ, ils se disent qu'il s'agit d'un homme impliqué dans du grand banditisme qui doit être à l'origine du vol de cette voiture.
C'est finalement l'agression d'une jeune fille de 17 ans, Karine Grospiron, qui va relier la voiture volée à son agresseur. Deux mois plus tard, à Pont-Sainte-Maxence (Oise), elle se fait tirer dessus par un homme qui passe à côté d'elle en voiture.
En novembre, deux autres jeunes femmes sont agressées de la même manière, par un homme en voiture. Elles seront gravement blessées et l'une d'elles sera même paralysée.
Les enquêteurs veulent à tout prix arrêter l'homme qui est responsable de ces tentatives de meurtre avant qu'il n'agisse à nouveau. C'est là qu'ils reçoivent une lettre manuscrite, dans laquelle il indique: "la prochaine fois, je viserai le cœur", indiquant qu'il ne voulait plus laisser de chance de survie à ses victimes.
Le loup est dans la bergerie
Il n'aura pas fallu attendre très longtemps pour que l'auteur de la lettre passe à l'acte. En décembre 1978, il tue de plusieurs balles Yolande Raszewski, une jeune fille de 19 ans qu'il prend en auto-stop.
Pour les gendarmes, l'urgence est d'attraper "le tueur de l'Oise". Et c'est une de ses victimes qui va permettre aux enquêteurs de réaliser un portrait-robot. Le 29 décembre 1978, l'homme tire sur Andrée, une jeune fille qu'il a prise en auto-stop à Compiègne. C'est en se réveillant du coma, qu'elle décrit celui qui a voulu la tuer.
L'inspecteur Neveu, de la PJ de Creil, décide de se pencher sur la lettre manuscrite envoyée par le tueur. A l'époque où il n'y a pas d'analyse ADN, il faut trouver des indices ailleurs. C'est là qu'une intuition lui vient: il est persuadé d'avoir affaire à un collègue. Et pour cause, son langage lui fait penser à celui d'un gendarme. Une hypothèse que le commandant de la compagnie de Clermont (Oise), Jean Pineau, a également émis à la lecture de cette lettre.
C'est l'analyse graphologique entre la lettre et les procès-verbaux écrits par le gendarme Alain Lamare qui va convaincre le maréchal Claude Morel que le tueur pourrait être l'un des leurs. En regardant de plus près le portrait-robot, ce dernier ressemble également beaucoup au gendarme. Et en comparant son emploi du temps avec les agressions, ils remarquent qu'Alain Lamare était en repos à chaque fois. Pour eux, le doute n'existe plus, ils décident de l'arrêter.
Pas responsable de ses actes
Pour la brigade de Chantilly, c'est le choc. Alain Lamare, 23 ans, était l'un des plus investis dans la recherche du "tueur de l'Oise" et reconnu par ses pairs comme étant un très bon élément dans la brigade.
En garde à vue, le gendarme avoue tout et confie même que ses coéquipiers étaient les prochains sur sa liste. L'enquête a révélé qu'il avait des envies de vengeances après avoir vu ses possibilités d'évolution tomber à l'eau. Il avait également des désirs homosexuels refoulés, créant une frustration face aux jeunes femmes.
Une analyse psychiatrique a finalement montré qu'il souffrait d'une maladie rare: l'héboïdophrénie, qui est une sorte de schizophrénie avec un passage à l'acte criminel fréquent. En janvier 1983, une ordonnance de non-lieu est donc délivrée le reconnaissant comme irresponsable de ses actes.