L'histoire vraie derrière... le film "La scuola cattolica"

Extrait du film "La scuola cattolica" - Allociné
Réalisé par Stefano Mordini, le film "La scuola cattolica" a été présenté pour la première fois à la Mostra de Venise en 2021. Dès sa sortie, le long-métrage a marqué les esprits par l'histoire horrible qu'il met en scène.
Pour les Italiens, il a réveillé des souvenirs funestes. Disponible depuis le 14 septembre 2022 sur Netflix, ce récit tragique est en effet inspiré d'une histoire vraie: celle du "massacre du Circeo", en 1975.
Laissée pour morte
Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1975, trois adolescents italiens issus de milieu bourgeois et militants néofascistes montent un plan funeste autour de deux jeunes filles, Donatella Colasanti, étudiante de 17 ans, et Rosaria Lopez, serveuse de 19 ans.
Andrea Ghira, Gianni Guido et Angelo Izzo croisent la route des deux amies. Pour les attirer dans leurs filets, ils leur font croire qu'ils les emmènent à une fête en bord de mer. Mais pendant 36 heures, les trois garçons vont leur faire vivre un enfer.
Séquestrées, elles vont subir des actes de tortures puis plusieurs viols. Rosaria Lopez va finalement succomber à ses blessures. Donatella Colasanti, quant à elle, parvient à survivre en se faisant passer pour morte.
Elle sera finalement retrouvée le lendemain après avoir été enfermée dans le coffre de la voiture de ses bourreaux, à côté du cadavre de son amie. La photo de la jeune femme en train d'être extraite du véhicule fera le tour du monde. De leur côté, les trois jeunes hommes sont retrouvés en train de dîner au restaurant.
Repentance de façade
Au moment des faits, le pays tout entier est ébranlé. Le procès d'Andrea Ghira, Gianni Guido et Angelo Izzo s'ouvre le 29 juillet 1976. Tous sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.
Des années plus tard, cette affaire reste encore vive dans la mémoire collective. Car les trois garçons ne se sont pas arrêtés là. Si Andrea Ghira s'est enfui vers l'Espagne et a changé d'identité, Gianni Guido, lui, a réussi à s'évader de prison pour fuir en Argentine.
De son coté, Angelo Izzo, étudiant en médecine avant les faits, a bénéficié d'un régime de semi-liberté. Au cours de son incarcération, il réussit à convaincre l'administration pénitentiaire qu'il s'est repenti. Il bénéficie de cet aménagement de peine pour bonne conduite.
"Luttons pour la vérité"
C'est là qu'il planifie et exécute deux nouveaux meurtres, celui de Maria Carmela Limucciano, la femme d'un parrain, et sa fille âgée de 14 ans, avec l'aide de deux complices. D'après les éléments de l'enquête, les deux victimes ont été enterrées vivantes. Pour l'opinion publique, c'est un choc d'apprendre que sa repentance n'était qu'un numéro.
Donatella Colasanti, qui a survécu à cette nuit terrible de 1975, est décédée en 2005 à l'âge de 47 ans des suites d'un cancer du sein. Elle ne s'est jamais vraiment remise psychologiquement de ce qu'elle a subi lors de sa captivité. Ses derniers mots ont été "luttons pour la vérité", résumant le combat de sa vie. En son hommage, sa maison est devenue un centre de lutte contre les violences faites aux femmes.