"Non élucidé": le meurtre d’Eric Calers, sans preuve, ni mobile

Ville de Busnes, dans le Pas-de-Calais (image d'illustration) - Havang(nl)/ Wikimédia
Chaque année, près de 1000 homicides sont commis en France. Parmi eux, 80% sont résolus et les meurtriers sont appréhendés. Malgré tout, des dizaines de meurtres restent non élucidés. C’est l’objet de l’émission Non élucidé, disponible sur la plateforme RMC BFM Play.
L’affaire Eric Calers compte parmi les dossiers jamais résolus qui sèment encore le trouble aujourd’hui. Le vendredi 2 novembre 2001, à Busnes, dans le Pas-de-Calais, ce père de famille de 40 ans remarque en rentrant du travail que deux des pneus de sa voiture ont été crevés.
Inquiets de ne pas le voir rentrer, sa femme Cécile et leur fils Rémi sortent pour voir ce qu’il se passe. Ils découvrent le corps d’Eric Calers allongé sur la route, avec du sang qui sort de sa bouche et de ses oreilles. Ils préviennent immédiatement, mais à leur arrivée, il est déjà trop tard: le père de famille est mort.
Un homme presque parfait
L’autopsie révèle qu'Eric Calers est mort des suites d'une hémorragie après avoir été touché par une balle de carabine. Ses proches se demandent alors qui a bien pu lui en vouloir, lui qui était si timide, discret et n’ayant aucun ennemi connu. C’est alors que l’autopsie révèle des traces d'anxiolytiques dans son sang. Sa famille commence à comprendre qu’elle ne savait pas tout sur celui qui était vu comme un homme “parfait”.
Si au départ, la piste d’un conflit avec un acheteur potentiel de sa voiture est étudiée, elle va rapidement être écartée. Et pour cause, les premiers éléments de l’enquête laissent penser que le tueur connaissait très bien sa victime.
C’est donc son beau-frère, Jean-Michel Leblanc, qui va intéresser les enquêteurs. L’homme a affirmé qu’il ne détenait pas d’arme chez lui, alors qu’il possédait justement une carabine identique à l'arme du crime. Il n’en faut pas plus aux gendarmes pour qu’ils le considèrent comme le suspect principal dans cette affaire.
Ni preuve, ni aveu
L’expert balistique affirme que la carabine de Jean-Michel Leblanc est l’arme qui a tué Eric. Le beau-frère est donc mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire. Mais, lui clame son innocence.
Son avocat demande alors une contre-expertise balistique. Et cette fois-ci, l’expert est d’un tout autre avis. Selon lui, il ne peut pas s’agir de l’arme du crime. Pour trancher, un troisième expert balistique est mandaté: il estime également qu’il ne s’agit pas de l’arme qui a tué Eric Calers.
Mais un élément vient impliquer une nouvelle fois Jean-Michel Leblanc dans cette affaire. Des débris métalliques sont retrouvés dans sa poubelle. Ces derniers proviendraient d’une autre carabine, non déclarée aux gendarmes. Ses nombreux mensonges commencent à peser lourd dans le dossier. Mais l’arme ne permet pas de l'accuser, car celle-ci n’est pas expertisable.
Jean-Michel Leblanc est donc relâché après deux ans de détention provisoire, mais reste mis en examen dans le meurtre de son beau-frère. Il devra attendre le 13 août 2013 pour bénéficier d’un non-lieu. Depuis, personne n’a été mis en cause pour la mort d’Eric Calers. Aujourd’hui encore, les enquêteurs n’ont pas trouvé de piste probante.
Retrouvez l'épisode consacré à Eric Calers de l'émission "Non élucidé" sur la plateforme RMC BFM Play.