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Films et séries criminels

"Racines": entre fiction et réalité, le quotidien de la police judiciaire parisienne

Pierrick Guillaume collabore avec son ami de longue date Alexandre Fouchard pour raconter les histoires de Jike Cooper (Photo d'illustration).

Pierrick Guillaume collabore avec son ami de longue date Alexandre Fouchard pour raconter les histoires de Jike Cooper (Photo d'illustration). - AFP

Publié en juin dernier, le roman Racines-Jike Cooper police judiciaire de Pierrick Guillaume et Alexandre Fouchard raconte le quotidien de Jike Cooper, membre de la police judiciaire à Paris. Pour RMC Crime, Pierrick Guillaume, chef de groupe de la PJ, nous livre les coulisses de l'écriture de ce livre.

Les histoires de policiers, Pierrick Guilaume en est abreuvé depuis son plus jeune âge. A l'époque, son père est inspecteur de police et il a déjà pris sa décision: lui aussi sera policier. Et aujourd'hui, il se raconte dans un ouvrage intitulé Racines, Racines-Jike Cooper police judiciaire, co-écrit avec Alexandre Fouchard, un camarade de promotion de l'école de police.

En 2021, les deux hommes écrivent déjà un premier polar. Rebelote avec ce nouvel ouvrage. Et ils assurent vouloir casser les codes du polar actuel. Ils remarquent que les romans, les films ou encore les séries reproduisent souvent le même schéma, celui d'un meurtre, puis d'une enquête et se termine par une arrestation: "Ce n'est pas ce que l'on vit au quotidien."

La carrière de Pierrick Guilaume débute au commissariat d'Aulnay-sous-Bois. En 2003, ce passionné par les affaires criminelles est affecté à la section criminelle de la police judiciaire de Paris. Depuis 10 ans, il est à la tête d'une équipe et travaille sur les affaires de tentative de meurtre ou de meurtre qui se passent dans la capitale.

La fiction puise dans la réalité

Au coeur de son ouvrage, les tranches de vie d'une équipe d'enquêteurs y sont abordées. L'autre thème abordé est celui qu'une enquête criminelle ne se résout pas seul mais bien en équipe. Les difficultés inhérentes à la profession sont aussi mises en avant comme celles de devoir jongler entre sa vie privée et professionnelle.

"Les enquêtes criminelles ne se font pas pendant les heures de bureau. Les meurtres se passent souvent la nuit ou le week-end."

Pour incarner toutes ces problématiques, Pierrick Guillaume l'illustre en mettant en scène Jike Cooper. Un personnage dont la place est centrale dans le roman. Pour comprendre ce choix, il faut remonter cinq ans en arrière. Pierrick Guillaume est sollicité par un magazine qui lui propose d'écrire des nouvelles policières incarnées par Jike Cooper, sous la forme d'un roman-photo. Son ami Alexandre Fouchard rejoint cette nouvelle aventure pendant trois ans. Pouvoir mettre en scène ce personnage féminin était une façon pour eux de rompre avec les stéréotypes qui entourent leur profession.

"On voulait montrer que les femmes peuvent réussir dans un métier qui est traditionnellement plus masculin. Elles sont même parfois meilleures que les hommes."

Deux écritures complémentaires

Pierrick Guillaume n'a pas eu le syndrome de la page blanche. Il a l'habitude d'écrire au quotidien car il rédige beaucoup de rapports d'enquêtes allant de 10 à 70 pages. Donc se plonger dans ce second roman s'est fait sans grande difficulté. Lui, s'occupait de construire les histoires. De son côté, Alexandre Fouchard travaillait sur le caractère des personnages, et mettait sa touche artistique.

Pour nourrir la narration, Pierrick Guillaume s'inspire des enquêtes qu'il mène au sein de la section criminelle. Pour lui, aucune ne se ressemble, elles sont toutes différentes, et prennent leurs sources dans des milieux sociaux divers et touchent toutes les strates de la société.

Les aventures de Jike Cooper ne sont pas prêtes de se terminer. Pierrick Guillaume et Alexandre Fouchard comptent bien faire vivre encore longtemps ce personnage féminin...les tomes 3 et 4 sont en préparation.

Disponible depuis le 9 juin dernier, le tome 2 Racines-Jike Cooper police judiciaire est paru chez Mareuil Editions, au prix de 16 euros.

Marine Lemesle