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A Toulouse, un faux cancérologue condamné à un an de prison

La CNIL autorise les médecins à contacter leurs parents non vaccinés. Bonne ou mauvaise nouvelle?

La CNIL autorise les médecins à contacter leurs parents non vaccinés. Bonne ou mauvaise nouvelle? - Splash

Un homme de 63 ans vient d’être condamné après s’être fait passer pour un cancérologue alors qu’il était radié de l’Ordre des médecins depuis 1991, en Haute-Garonne.

Il a menti à tout le monde. En 2019 et 2021, un homme de 63 ans a fait croire à ses patients et ses confrères qu’il était spécialiste du cancer. Pourtant, ce médecin ne l’est plus vraiment depuis 1991. Tout commence le 12 février 2020, quand un membre du conseil de l’Ordre des médecins de Haute-Garonne contacte les gendarmes. Il leur fait part des pratiques clandestines de cet homme qui se fait passer pour un cancérologue dans le secteur de Muret. Durant trois ans, le sexagénaire a soigné une vingtaine de patients atteints de cancer. Et ce travail lui a rapporté au moins 63.000 euros, selon les informations de La Dépêche.

A la suite de ce signalement, le parquet de Toulouse a confié les investigations à la compagnie militaire de Toulouse-Mirail. Et pendant plusieurs jours, les gendarmes vont surveiller tous les faits et gestes du faux cancérologue. Ils découvrent alors que depuis 2005, l’homme gère une société spécialisée dans le développement d’un vaccin thérapeutique contre le cancer chez les animaux. Pour son concept, son entreprise a même été lauréate du “plan Macron”, selon les informations de nos confrères de La Dépêche. Grâce à cette distinction, le chef d’entreprise a même touché une subvention de 768.000 euros.

Un faux médecin dans un cabinet clandestin

Si cette facette de son travail ne pose pas spécialement de problème, ce qui est plus dérangeant, c’est qu’il soigne des humains. Et pour cause, il ne fait plus partie de l’Ordre des médecins depuis plus de 30 ans. Pourtant, dès que quelqu’un l’appelle pour bénéficier de ses services en spécialiste du cancer, le faux médecin s’organise pour pratiquer une consultation. Soit, il se rend directement au domicile de ses patients, ou alors il les reçoit dans une pièce de sa société. Mais aucune règle sanitaire n’est respectée. Cela ne l’empêche pourtant pas de pratiquer des prises de sang, et de leur injecter du gluconate de calcium, un traitement qui permettrait de renforcer le système immunitaire des malades.

C’est grâce au bouche-à-oreille que l’homme s’est fait sa clientèle. Mais ce qui devait arriver arriva: quasiment tous ses patients sont morts des suites de leur maladie. L’enquête n’a pas encore permis de déterminer si les traitements qu’il leur a injectés ont accéléré leur fin de vie.

Son père comme cobaye

Ce lundi 4 juillet 2022 s’est tenu son procès. Il a reconnu les faits qui lui étaient reprochés: “Je savais que c’était interdit, j’avais demandé à être radié en 1991 à la suite de mon départ aux Etats-Unis”, a-t-il raconté aux jurés. Il raconte qu’il a commencé à soigner son père illégalement en 2019. C’est après ça qu’il a proposé ses services aux autres. A l’issue du procès, il est condamné à 12 mois de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et à l’interdiction totale d’exercer toute activité médicale.

Alix Mancel