D'un double assassinat à son évasion de prison, le lourd dossier criminel de Philippe Dubois

La formation ferme-école à la prison de Mauzac, en Dordogne, le 10 décembre 2009. - PIERRE ANDRIEU
Il aura fallu deux jours aux enquêteurs pour mettre la main sur Philippe Dubois. Le détenu s'était évadé, lundi, du centre de détention de Mauzac en Dordogne, avant d'être interpellé ce mercredi au domicile de ses parents dans les Alpes-Maritimes, selon les informations de Nice-Matin.
L'homme de 54 ans, qui finissait de purger une peine de 28 ans de réclusion criminelle dans cette prison semi-ouverte, a pris la fuite à pied en parvenant à se "soustraire à la surveillance des agents", a rapporté le parquet de Bergerac dans un communiqué de presse.
Alors que les brigades de recherches de Bergerac et de Lalinde se sont lancées à la poursuite du fugitif, c'est finalement à Nice qu'il a été arrêté, de retour dans la région où son parcours criminel a débuté, 21 ans plus tôt.
Un double meurtre avec préméditation
Philippe Dubois, éboueur à l'époque, vient s'installer en décembre 2001 à Gairaut sur un terrain situé sur les hauteurs de Nice qu'il loue sous un faux nom à Francine, âgée 72 ans, et son fils Marc. Il n'hésite pas à les menacer de mort lorsqu'ils décident de mettre fin à son bail, des voisins se plaignant des aboiements de son chien.
À l'époque, son casier judiciaire fait déjà état de condamnations pour vol, coups et blessures ou encore trafic d'héroïne, selon les informations du Parisien. Mais il monte en grade dans la violence en 2002, alors qu'il fomente un plan machiavélique contre Francine et Marc, qui auraient en leur possession une grosse somme d'argent en liquide.
Avec un ami d'enfance, Patrick Gauvin, et le fils de ce dernier, Laurent, il décide de passer à l'action dans la nuit du 10 mars. Les trois criminels s'en prennent d'abord à Marc, qui résiste avant d'être étranglé dans son mobile home. Par la suite, ils ligotent Francine dans son sommeil, se rendent dans un bois pour enterrer la septuagénaire, toujours vivante, près du corps de son fils.
Quant à l'objet de leur expédition, le "magot" dont ils étaient persuadés de l'existence, il ne sera jamais retrouvé.
Il devait être libéré en mai 2026
Placés sur écoute par les enquêteurs qui ont des soupçons sur leur implication dans le crime, ils seront finalement arrêtés et placés en détention. C'est sur les indications de Laurent Gauvin que les corps des deux victimes seront retrouvés.
Lors de leur procès en première instance, les trois criminels écopent de la réclusion à perpétuité pour assassinats et vol avec arme. Défendu par Eric Dupond-Moretti en appel dans les Bouches-du-Rhône deux ans plus tard, Philippe Dubois verra sa peine s'abaisser à 28 ans de réclusion criminelle.
Après avoir passé une large partie de sa peine dans un autre établissement pénitentiaire, le détenu avait été transféré dans la prison semi-ouverte de Mauzac, où l'accent est mis sur la réinsertion. Alors qu'il semblait présenter un comportement exemplaire depuis quelques années, il ne lui restait plus que trois ans à purger avant d'être libéré.