Deux amants s'accusent mutuellement d'avoir donné des coups de couteau mortels à une retraitée

Estagel, la tour de l'Horloge. - Babsy - CC Wikimedia
Deux amants s'accusent mutuellement d'être l'auteur du meurtre d'une retraitée à Estagel, près de Perpignan. Mardi 19 juillet, Alexandra Navarro a demandé sa remise en liberté. Incarcérée depuis novembre, elle était écrouée pour complicité de meurtre selon Midi Libre.
Devant la cour d'appel de Montpellier, l'accusée n'hésite pas à rejeter la faute sur son amant: "J’étais sous la peur. Ce qu’il me disait, je le faisais. Oui, j’ai amené le couteau aux pieds de Jérémy. Mais j’étais sous le choc de ce que ma mère m’avait raconté sur mon père", rapport le quotidien régional.
Le drame s'est noué le 8 novembre dernier. Avec son amant Jérémy Pigot, 25 ans, elle participe au meurtre d'une retraitée à Estagel. Pour cet homme, la victime n'est pas une inconnue, il s'agit de Monique Garabito, 78 ans, sa grand-tante. Elle est tuée de onze coups de couteau. Inquiet de ne pas avoir de nouvelles, c'est son fils qui a découvert le corps de sa mère.
Les accusés se renvoient la faute
En couple avec le père de ses enfants, Alexandra Navarro décide de le quitter pour se mettre avec Jérémy Pigot. Les deux partagent un traumatisme commun, celui d'avoir été victime d'inceste dans l'enfance: "Une obsession sexuelle autour du thème de l’inceste", pathologique, note l’expert psychiatre qui l’a examinée.
Les amants se sont rendus au domicile de la victime pour avoir une explication avec le père de Jérémy Pigot. Mais l'homme n'était pas présent sur les lieux. Dans son récit, le principal accusé a eu plusieurs versions au cours de l'enquête. Au début, il dit avoir tué la retraitée avec une cordelette et un couteau apportés par Alexandra Navarro.
Mais rapidement, il revient sur ses déclarations, et accuse sa complice du meurtre de sa grand-tante: "Interrogé en janvier chez le juge, il dit avoir menti et déclare qu’il n’est pas l’auteur des coups de couteau, explique le président. Il a laissé Alexandra seule avec sa tante pour chercher son père dans la maison. À son retour, il l’aurait trouvée morte à ses côtés. Il dit avoir menti pour la protéger", rapporte Midi Libre.
Une confrontation entre les deux a été réclamée par l’avocat général, car les "deux co-auteurs se sont mis d’accord pour se faire passer pour fous dans un premier temps". Pourtant, Alexandra Navarro rétorque: "J’étais anesthésiée, j’ai suivi, je n’ai pas pu réfléchir." Une décision est attendue le 26 juillet.