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Omar Raddad: ce nouvel élément qui peut relancer l'affaire

Me Sylvie Noachovitch et Omar Raddad.

Me Sylvie Noachovitch et Omar Raddad. - AFP

Une contre-enquête menée entre 2002 et 2004 sur l’affaire Omar Raddad a apporté des éléments nouveaux qui pourraient permettre de relancer l’enquête autour de la mort de Ghislaine Marchal.

“Omar m’a tuer”. C’est à cause de ces mots qu’Omar Raddad est désigné coupable de la mort de Ghislaine Marchal. Le 24 juin 1991, la riche veuve est retrouvée morte dans les sous-sols de sa villa à Mougins. Désigné par deux graffitis, Omar Raddad, le jardinier de la victime est immédiatement visé par les enquêteurs. Il est alors interpellé et condamné à 18 ans de réclusion criminelle, en 1994. Et en 1996, l’homme bénéficie de la grâce présidentielle partielle en raison des nombreuses zones d’ombre dans ce dossier. Depuis ce jour, l’avocate d’Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch tente par tous les moyens de relancer l’enquête pour innocenter son client.

>> A VOIR : Omar Raddad: 30 ans de mystère

Et le 19 mai 2022, un élément va permettre à son avocate d’obtenir un supplément d’information, par la commission d’instruction de la cour de révision. Selon les informations de Var-Matin, un livre paru mi-mars serait à l’origine de cette nouvelle avancée dans le dossier. Le livre consacré aux dysfonctionnements de la justice intitulé Mystères de l’injustice, écrit par Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon fait une révélation sur cette affaire. Un chapitre consacré à Omar Raddad révèle qu’une contre-enquête a été réalisée entre 2002 et 2004 par la brigade territoriale de Nice et couverte par le parquet de Grasse. Celle-ci se concentre sur la piste d’un cambriolage qui aurait mal tourné, commandité par deux frères originaires de la Côte d’Azur.

Un restaurant au coeur des nouvelles investigations

Les deux hommes tenaient un restaurant sur Cros-de-Cagnes, appelé La Bolognèse, où la victime, Ghislaine Marchal, avait ses habitudes. Cette piste est soutenue par les révélations d’une témoin, une habitante de La Colle-sur-Loup. La témoin révèle que la veuve fortunée parlait sans gêne de son train de vie, devant les employés et le patron du restaurant. Elle parlait également de son jardinier, Omar Raddad, qu’elle aimait beaucoup. Selon les informations de Nice-Matin, les enquêteurs auraient élaboré une thèse dans laquelle les deux hommes étaient envoyés pour cambrioler la villa, persuadés de la présence d’un coffre-fort. Ils auraient alors frappé Ghislaine Marchal pour lui faire avouer l’emplacement de ce dernier.

A la suite de cette nouvelle piste, les enquêteurs ont jusqu’au 15 septembre pour rendre leurs conclusions. La commission d’instruction de la Cour de révision devra ensuite décider si elle saisit la Cour. Ensuite, elle déterminera si un nouveau procès doit être tenu, ce qui serait un fait rarissime.

Malheureusement pour les avocats, les deux frères sont décédés aujourd’hui et ne pourront donc pas être entendus. Mais les empreintes ADN retrouvées sur deux portes et sur un chevron de la scène de crime pourraient correspondre à celles des deux frères.

Pour prolonger votre lecture, retrouvez le documentaire Omar Raddad: 30 ans de mystère, disponible sur la plateforme RMC BFM Play.

Alix Mancel