Pourquoi Frédéric Péchier, l'anesthésiste soupçonné d'empoisonnements, va pouvoir continuer à exercer la médecine

Photo du Docteur Frédéric Péchier le 29 mars 2017 à Besançon - Sébastien Bozon - AFP
La cour d'appel de Besançon vient de rendre son délibéré. Frédéric Péchier, l'anesthésiste mis en examen dans 30 empoisonnements de patients dont 12 mortels, va pouvoir exercer à nouveau la médecine. Sous conditions.
"Cette décision de la chambre de l'instruction vient infirmer l'ordonnance du juge d'instruction chargé de l'affaire qui interdisait au docteur Péchier d'exercer totalement la médecine", a indiqué Randal Schwerdorffer, l'avocat de l'accusé, à l'AFP.
Mais il lui est notamment interdit d'exercer "toute fonction médicale impliquant un contact physique avec le patient ou une prescription médicale" ainsi que de pratiquer son métier d'anesthésiste-réanimateur, selon un communiqué du parquet général de la cour d'appel de Besançon.
"En revanche, il est autorisé au docteur Péchier d'exercer en tant que médecin conseil, notamment comme médecin régulateur du Samu par exemple, voir comme médecin du sang", a précisé son avocat.
Les expertises ont parlé
L'anesthésiste de 51 ans est soupçonné d'avoir pollué, entre 2008 et 2017, les poches de perfusion de patients à Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.
Des expertises ont conclu, le 31 mars dernier, à des "suspicions fortes" que des produits, comme de la lidocaïne, avaient été administrés aux patients venus se faire opérer dans les deux cliniques de Besançon où officiait Frédéric Péchier, a précisé le procureur de la République de Besançon.
Depuis le début de l'affaire en 2017, l'accusé a choisi de garder le silence. Il est actuellement libre sous contrôle judiciaire. L'instruction est toujours en cours et pourrait durer encore longtemps avant de statuer sur un potentiel jugement.