Qui est Antonio Ferrara, le “roi de la belle” ?

Antonio Ferrara, surnommé "le roi de la belle" pour son évasion spectaculaire de la prison de Fresnes, a été libéré. - police judiciaire
Antonio Ferrara est une figure incontournable du grand banditisme français. Condamné à six reprises et acquitté trois fois, il est notamment connu pour son évasion de prison en 2003. Ce vendredi 8 juillet 2022, l’homme aujourd’hui âgé de 48 ans retrouve sa liberté après avoir passé les dernières années en prison. Le moment pour RMC Crime de se pencher un peu plus sur le profil de celui qui se fait surnommer “le roi de la belle”.
Né le 12 octobre 1973 dans la ville de Cassino, en Italie, il est éduqué dans une famille aux revenus modestes. Il grandit dans une fratrie de six frères et sœurs. Son père est carrossier chez Fiat, avant de se mettre à son compte. Sa mère, elle, est femme de ménage. C’est en 1983 que ses parents décident de quitter l’Italie pour la France. Antonio Ferrara a alors dix ans quand il met un pied sur le sol français. La petite famille s’installe alors à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne. A ce moment-là, son père ne trouve pas de travail en tant que carrossier et devient vendeur ambulant de sandwichs et de pizzas.
De son côté, le jeune Antonio poursuit sa scolarité. Un des responsables de son collège se rappelle de lui comme étant “un jeune souriant, poli mais qui jouait déjà les petits caïds”, selon ses déclarations dans l’émission L’heure du crime, sur RTL. Il va ensuite quitter l’école à l’âge de 16 ans pour travailler. Il enchaîne alors les petits contrats courts en tant que plombier, nettoyeur de trains ou encore serveur. Mais à partir de l’année 1990, Antonio Ferrara va prendre un chemin plus sinueux.
Le roi de l’évasion
Dès cette année-là, l’homme est fiché au registre de grand banditisme, car il est soupçonné de trafic de drogue, de plusieurs braquages à main armé, et même d’une tentative de meurtre survenu en 1996. Mais ce sont ses compétences en explosif qui vont le faire se démarquer des autres bandits français. L’homme met au point une technique bien singulière, appelée la “parabole”, qui consiste à fixer les explosifs sur un cadre utilisé sur les fourgons blindés, selon les informations du Figaro. Par la suite, Antonio Ferrara va côtoyer le milieu corse et notamment la mafia. Il se rapproche de Joseph Menconi et même d’Yvan Colonna.
Condamné à plusieurs reprises, il devient connu des français pour ses évasions, et notamment une qui était spectaculaire. En mars 2003, un commando d’une dizaine d’hommes déguisés en policiers tire sur le mirador de la prison de Fresnes, où il est incarcéré. Ils détruisent ensuite le portail et Antonio Ferrara fera sauter les barreaux de sa cellule grâce à des explosifs. A la suite de cette évasion, il change d’apparence en se décolorant les cheveux et en utilisant la chirurgie esthétique pour modifier son visage.
En prison, il devient père de deux enfants. Aujourd’hui libre, il aspire désormais à s’occuper d’eux. Selon son avocat, cité par BFMTV, "il va désormais mener une vie normale (...) entouré de sa femme et ses enfants."