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"Tueur de DRH": les écrits du suspect montrent sa haine du monde du travail et sa soif de vengeance

Un bureau de Pôle Emploi à Armentières, en août 2016. (Illustration)

Un bureau de Pôle Emploi à Armentières, en août 2016. (Illustration) - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Gabriel F., ingénieur au chômage qui vit à Nancy a été arrêté en 2021, soupçonné de meurtres et tentative de meurtre sur trois femmes travaillant dans les ressources humaines.

Il évoquait son ressentiment envers le monde du travail dans des écrits personnels. Surnommé le "tueur de DRH", soupçonné de trois assassinats et d'une tentative sur des femmes et un homme travaillant dans les ressources humaines, Gabriel F. doit être jugé durant trois semaines au mois de juin aux assises de la Drôme.

D'après Le Monde et France Bleu, cet ingénieur au chômage qui vit à Nancy s'est muré dans le silence tout au long de l'instruction. "Je préfère la détention à la déchéance sociale", s'était-il borné à dire, lors de son arrestation.

Mais les enquêteurs ont pu s'appuyer sur des écrits personnels pour retracer les contours de sa personnalité. Comme le rapportent nos confrères, l'homme de 48 ans nourrissait une haine du monde du travail et avait fomenté un plan de vengeance.

"Volonté d'humilier"

Gabriel F. a été arrêté en janvier 2021, après le meurtre de Patricia Pasquion, une conseillère Pôle emploi à Valence, et celui de Géraldine Caclin, responsable des ressources humaines dans une entreprise ardéchoise. En retraçant son parcours, les enquêteurs le soupçonnent également d'être à l'origine du meurtre d'une directrice des ressources humaines (DRH), Estelle Luce, cette fois-ci dans le Haut-Rhin, et d'avoir tenté de tuer un autre DRH.

S'il a toujours refusé d'expliquer son geste, des documents écrits en prison et des fichiers informatiques permettent de mettre en lumière certains aspects de sa personnalité.

Il exprime notamment un ressentiment important quant aux entreprises qui l'ont licencié, soit pour faute, soit pour insuffisance, rapporte France Bleu. Il évoque de leur part une "volonté d'humilier" et une "volonté de mettre à genoux". Il développe également une paranoïa prononcée, se sentant observé et constamment sur écoute.

Les documents prouvent la préméditation

Par-dessus tout, ces éléments révèlent que Gabriel F. avait préparé ses différents passages à l'acte, notamment pour l'assassinat d'Estelle Luce, dont il semblait suivre minutieusement les déplacements.

Selon les enquêteurs, cités par nos confrères, "les actes reprochés apparaissent comme la vengeance froide et déterminée d'un homme intelligent".

Preuve ultime d'une préméditation: l'homme a laissé derrière des cartes de voeux éloquentes, notamment à l'adresse de sa mère. "Chère maman, merci pour ces moments, prends soin du chien", avait-il écrit.

Elisa Fernandez