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Affaires françaises

Un homme condamné pour avoir agressé sexuellement une adolescente dans les toilettes de la cathédrale de Bourges

La cathédrale de Bourges (image d'illustration)

La cathédrale de Bourges (image d'illustration) - AFP

Après un signalement en juillet 2016 à Bourges, un quadragénaire vient d'être condamné à de la prison ferme pour avoir agressé sexuellement une adolescente de 15 ans.

Un père de sept enfants et vu comme "fervent catholique" a été reconnu coupable, mercredi dernier, de "corruption de mineur" par le tribunal correctionnel de Nantes. Il a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir eu des relations sexuelles en 2016 avec une adolescente de 15 ans, dans les toilettes publiques de la cathédrale de Bourges (Cher).

Pendant l'audience, l'énoncé de la vie de cet homme a laissé la cour sans voix. L'informaticien de 40 ans qui vivait à Lusanger (Loire-Atlantique) avait rencontré la jeune fille sur un site dédié à la coparentalité. Ce dernier y proposait des dons de spermes aux couples homosexuels pour qu'ils puissent avoir un enfant. Comme l'a indiqué la présidente du tribunal correctionnel, il mettait sa semence "dans des petits pots avec une pipette" et l'envoyait ensuite aux couples.

Face à la cour, le quadragénaire a expliqué cette activité par le fait qu'il "aime profondément les enfants" et qu'il souhaitait simplement "rendre service", comme le rapporte le quotidien local Le Berry. Si ce père de famille menait sa petite vie sans s'inquiéter des répercussions, il a finalement été inquiété le 30 juillet 2016 à la suite d'un signalement.

Des rapports sexuels violents

A cette époque, la jeune fille avait fugué de son domicile pour fuir son père violent, comme le rapportent nos confrères. Hospitalisée à la clinique Sainte-Marie de Châteaubriant le 28 juillet 2016, elle s'était confiée au personnel qui avait ensuite contacté la gendarmerie.

Devant les gendarmes, la jeune fille, qui était en stage dans une boutique de Bourges dans le but de prendre son indépendance, a expliqué avoir rencontré cet homme qui se faisait appeler "John" et qui lui avait dit avoir 26 ans. Il était venu la chercher et l'avait emmené à son domicile en lui affirmant qu'il lui avait "trouvé un appartement sur Nantes" pour l'aider.

La suite de son récit glace le sang des enquêteurs quand elle leur apprend qu'elle a eu "une dizaine de relations sexuelles" avec lui dans les toilettes publiques de la cathédrale de Bourges. Pendant leurs ébats, le père de famille se montrait violent et lui avait notamment "introduit un tournevis dans le vagin", comme le rapporte Le Berry. Pendant l'instruction, il s'était justifié en affirmant que "c'était à sa demande, qu'elle voulait du hard". Ce dernier avait également demandé à la jeune fille de signer un "contrat d'appartenance" pour lui "apprendre à vivre en soumise", rapporte Le Parisien.

"Mon intention c'était d'avoir une maîtresse"

Au cours de l'enquête, la femme de l'informaticien a été entendue et a confirmé avoir retrouvé un soutien-gorge, des vêtements de taille 12 ans et une serviette hygiénique à leur domicile. Pourtant, elle affirme n'avoir été au courant de rien. L'homme a expliqué qu'il prétextait des déplacements professionnels pour justifier ses absences.

Au cours des investigations, l'étude de son téléphone portable a permis de révéler qu'il était entré en contact avec d'autres adolescentes. Devant la cour, il a tenté de se justifier en expliquant:

"Mon intention c'était d'avoir une maîtresse qui soit enceinte pour que je le révèle à ma femme et qu'elle me quitte".

L'informaticien avait ensuite précisé que dans le cadre de son "activité" de donneur de sperme, il allait parfois jusqu'à "des inséminations artificielles par une méthode semi-naturelle". Sa technique consistait alors à coucher avec des femmes dans le but de leur offrir sa semence.

Une personnalité "bizarre"

Au cours de son procès, un expert psychiatre a rendu son compte-rendu et a conclu que le prévenu avait une personnalité "énigmatique" et "bizarre". Il donnait notamment son sperme avec une vision de "suprémaciste blanc", comme le révèle une source proche du dossier.

A l'issue de l'audience, le père de famille a été condamné à six mois de prison ferme qu'il pourra purger sous bracelet électronique. Il a également écopé de trente mois de prison avec sursis probatoire et l'obligation de travailler, de se soigner et d'indemniser les victimes. Il devra verser 4000 euros de dommages et intérêts à la jeune fille, 500 euros pour chacun de ses deux parents et 2000 euros pour leurs frais d'avocats.

Il a également l'interdiction de travailler avec des mineurs pendant dix ans ainsi que de recontacter l'adolescente. Il est désormais inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS) et devra pointer au moins une fois par an pendant 20 ans à la gendarmerie la plus proche de chez lui.

Alix Mancel