Un homme tué de 110 coups de couteaux à Rennes: retour sur ce que l'on sait un an après

Le corps de Muhyettin Aydin a été retrouvé aux étangs d'Apigné, à Rennes - Capture d'écran Google Maps
Ce jeudi 7 juillet, un des trois hommes suspectés du meurtre de Muhyettin Aydin, tué de 110 coups de couteau, aux étangs d’Apigné, à Rennes, a demandé sa remise en liberté. Une décision doit être rendue ce vendredi 8 juillet par la chambre de l’instruction.
Retour sur les faits. Il y a un peu moins d'un an, le 10 septembre 2021, des promeneurs se baladent le long des étangs d'Apigné à Rennes. Ils sont alors interpellés par un corps qui flotte à la surface du plan d'eau. Lesté d'un parpaing, les mains de la victime sont attachées, rapporte Ouest France.
Les enquêteurs identifient le corps, il s'agit de Muhettin Aydin, un Kurde de 29 ans. Quelques jours avant la découverte du cadavre, sa famille avait signalé sa disparition au commissariat d'Angers. D'après l'autopsie, il a reçu 110 coups de couteau dont plusieurs aux poumons. Des blessures qui lui ont été mortelles.
Rapidement, les enquêteurs soupçonnent un cousin de la victime. Le soir de sa disparition, Muhettin Aydin devait dormir chez le suspect. Et quelques jours après le meurtre, il quitte Rennes avec sa famille pour se rendre en Turquie.
Même si le principal suspect est en fuite, ses deux frères sont aussi suspectés d'avoir participé à cet homicide. En décembre 2021, ils sont interpellés, puis incarcérés. L’aîné de 36 ans, est mis en examen pour "complicité de meurtre", mais il a demandé sa remise en liberté le 7 juillet dernier.
Une vengeance sur fond "de soupçon d'adultère"
Les premières pistes de ce meurtre seraient liées à "un contexte de vengeance sur fond de soupçon d’adultère". Muhettin Aydin aurait des échanges téléphoniques intenses avec la femme de l'un de ses cousins, rapporte le quotidien régional.
Après son retour en France, les deux frères de son mari sont placés en détention. Dès le lendemain de la disparition de Muhettin Aydin, le plus jeune s'était rendu à l'hôpital avec une plaie à la main gauche. Il prétendait s'être coupé avec un couteau sur son lieu de travail. Mais les infirmières qui l'avaient examiné, ont jugé cette plaie "inhabituelle dans le milieu de la restauration". Après le meurtre, il avait pris la fuite pour l'Allemagne, rapporte Ouest France.
Aujourd'hui, l'avocat général s'oppose à sa remise en liberté. Pour justifier ce maintien en détention, il évoque "les forts soupçons d’une action criminelle commune". Il rappelle aussi qu’en cas de fuite, "la coopération judiciaire avec la Turquie ne permet pas d’extradition".