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Affaires françaises

Un père jugé pour avoir tué sa fille Sarah, 11 ans, retrouvée les mains liées dans le Rhône

Tribunal d'Avignon, dans le Vaucluse (image d'illustration)

Tribunal d'Avignon, dans le Vaucluse (image d'illustration) - Google Street View

Le procès d'un père pour le meurtre de sa fille s'est ouvert ce lundi à Avignon. Il n'aurait pas supporté la séparation avec la mère de l'enfant.

"Comment peut-on faire ça à son enfant?". Sergio Gil Gonzalez, un père de famille, comparaît depuis ce lundi devant la cour d'assises d'Avignon pour le meurtre de sa fille, Sarah.

L'enjeu de ce procès va être de déterminer ce qui l'a conduit à commettre un acte aussi terrible que de tuer sa propre fille. D'après les éléments de l'enquête, il pourrait s'agir d'une vengeance contre son ex-femme qui l'avait quitté un an plus tôt. Cette dernière, qui a perdu sa petite fille dans des conditions atroces, attend beaucoup de ce jugement, comme l'a confié son avocat, Me Marc Geiger, auprès de nos confrères de La Provence: "Sa vie s'est arrêtée ce jour-là, c'est très difficile pour elle, elle est dévastée".

Des messages alarmants

Les faits pour lesquels Sergio Gil Gonzalez comparaît depuis ce lundi remontent au 18 juillet 2020. Ce jour-là, l'homme avait pu passer un peu de temps avec sa fille Sarah, âgée de 11 ans, qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs mois. Séparés depuis un peu plus d'un an, les parents de Sarah ne s'entendaient pas.

La mère de l'enfant avait décidé de quitter son compagnon, car elle n'en pouvait plus de ses violences et de son alcoolisme. Si elle ne voulait plus aucun contact avec Sergio, la mère de famille avait décidé de ne pas priver sa fille de son père et avait accepté qu'elle passe la journée avec lui.

Mais dès le début de la journée entre père et fille, l'angoisse avait envahi sa mère au moment où l'homme lui avait conseillé d'embrasser sa fille avant de lui dire au revoir. Sergio Gil Gonzalez avait également envoyé des messages alarmants à son père qui laissait présager du pire.

Le soir venu, à l'heure où l'homme devait ramener sa fille chez sa mère, cette dernière s'est inquiétée de ne pas les voir rentrer et a contacté la police qui a rapidement pris ses déclarations au sérieux.

Jetée dans le Rhône

C'est la police judiciaire d'Avignon qui s'est occupée de l'enquête. Un avis de recherche a été lancé ainsi qu'un appel à témoins pour tenter d'obtenir des indices, en vain. Des sapeurs-pompiers et des policiers ont sondé le Rhône, mais la nuit avait empêché de prolonger les recherches. Les caméras de vidéosurveillance avaient également été analysées. Mais pendant cinq jours, rien n'a permis de retrouver la trace du père et de sa fille.

C'est finalement le 23 juillet que le corps de la petite fille est retrouvé sur l'île de Piot, au milieu du Rhône. Sarah avait les mains liées par une cordelette. Le père est ensuite interpellé et n'a pas tardé à avouer avoir jeté sa fille à l'eau.

Dès sa garde à vue, les enquêteurs constatent le comportement jaloux et agressif de Sergio, notamment quand il fallait aborder sa séparation avec la mère de sa fille. "C'est le dépit amoureux qui l'a fait agir", défend Me Geiger.

Alix Mancel