Une nouvelle victime du docteur Pierunek sort du silence

Un bloc opératoire. (photo d'illustration) - Mehdi Fedouach - AFP
S’il avait su, il ne lui aurait pas fait confiance. Claude* est resté six mois en fauteuil roulant à la suite d’une opération du dos. Tout commence un matin. L’homme ressent une violente douleur en se levant de son lit et décide d’aller voir son médecin généraliste pour comprendre ce qui lui arrive. Ce dernier lui conseille de se rendre au cabinet du docteur Marc Pierunek. Sans attendre, Claude se rend à la rencontre du chirurgien, et son premier ressenti le laisse perplexe. “Il portait un pantalon en lin avec une chemise blanche un peu transparente. Ça lui donnait une attitude de vieux bandit du sud de la France”, confie-t-il à nos confrères du Parisien.
“Le docteur a rapidement insisté sur la nécessité de l’opération. Alors même qu’il ne s’agissait que d’une simple hernie discale”. Claude accepte de subir cette opération parce qu’après tout, il souffre et fait confiance au corps médical. Mais son réveil va être bien plus brutal que prévu.
Sa vie bascule
Quand Claude se réveille, il se rend compte que son dos le fait encore plus souffrir qu’avant l’opération. Pire encore, son pied a triplé de volume et il ne le sent plus. Mais seulement trois jours après l’intervention, le quinquagénaire est renvoyé chez lui. “Je n’arrivais plus à marcher, je ne me voyais pas retourner à mon domicile dans cet état.” raconte-t-il dans le média francilien. Et la réaction du médecin va le laisser sans voix:
“Le chirurgien Pierunek s’est contenté de me traiter de fainéant et m’a prescrit quelques antidouleurs”.
En rentrant chez lui, son état ne s’améliore pas. Claude reste alité pendant plus de six mois et se déplace désormais en fauteuil roulant. Mais au-delà du préjudice, c’est sa vie toute entière qui est bouleversée. L’homme venait tout juste d’investir dans la gestion d’une petite épicerie à Privas, en Ardèche. Et si au début, sa femme a essayé de prendre le relais dans la gestion du commerce, le couple a finalement été obligé de le vendre.
L’opération de la dernière chance
Pour tenter de remarcher à nouveau, Claude décide de ne pas rester sur un échec et se rend chez un confrère. Il était prêt à subir une nouvelle fois une opération. C’est à Lyon que le quinquagénaire trouve un chirurgien qui accepte de se pencher sur son dossier.
“Lorsque ce docteur m’a fait ma première IRM, il en est resté bouche bée. Il m’a même dit: ‘On ne vous a pas opéré, on vous a bidouillé. Je vais faire le maximum pour vous aider, mais vous ne retrouverez jamais votre état d’avant.’” selon ses déclarations au Parisien.
En effet, Claude est aujourd’hui handicapé à 80% et ne peut pas se déplacer sans l’aide de sa canne. Pourtant, il est heureux de voir les progrès qu’il a faits depuis sa dernière opération. “Ce médecin a vraiment fait des miracles pour réparer les atrocités du chirurgien de la clinique Pasteur.”
Mais ce qui révolte Claude c’est qu’après son opération qui a viré au drame, le chirurgien Pierunek a continué d’exercer malgré ses alertes. “Personne ne semblait prendre mon témoignage au sérieux. Je ne blâme pas l’établissement Pasteur, mais je dois reconnaître qu’il y a eu un manque évident de professionnalisme.” explique le quinquagénaire. Le Parisien affirme d’ailleurs que ce docteur a été écarté de plusieurs hôpitaux du sud de la France pour des motifs similaires. Claude souhaite désormais que son témoignage serve à éviter les prochaines victimes.
Claude*: le prénom a été modifié