RMC Crime
Crimes internationaux

A 53 ans, une femme découvre qu'elle a été enlevée pendant son enfance grâce à un test ADN

Un test ADN a permis de révéler son enlèvement (image d'illustration)

Un test ADN a permis de révéler son enlèvement (image d'illustration) - Ciencias Españolas/ Wikimédia

La police du Texas vient de confirmer l'authenticité de tests ADN révélant qu'une femme a été enlevée en 1971 pendant son enfance.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Jeudi dernier, la police de Fort Worth, au Texas (Etats-Unis), a confirmé que Mélissa Highsmith, une femme de 53 ans, avait été enlevée pendant son enfance. Après que sa famille a pratiqué des tests ADN, les autorités ont prouvé la véracité de ces données génétiques, révélant l'horreur qu'elle a subie.

Une photo vieillie de Mélissa Highsmith réalisée par une association travaillant sur les disparitions d'enfants pour tenter de la retrouver
Une photo vieillie de Mélissa Highsmith réalisée par une association travaillant sur les disparitions d'enfants pour tenter de la retrouver © NCMEC

Selon les informations transmises par les enquêteurs, elle a été enlevée en août 1971 par une femme qui s'est fait passer pour une baby-sitter, comme le rapporte le site américain Oxygen.

Une annonce dans le journal

A cette époque, sa mère biologique a publié une annonce dans un journal pour trouver une nourrice pour sa fille. Mais celle-ci est restée longtemps sans réponse, jusqu'au moment où une femme l'a appelé pour postuler à son offre d'emploi. Afin de rassurer la mère de Mélissa, elle lui a expliqué qu'elle avait l'habitude de garder des enfants. Désespérée de ne pas trouver de baby-sitter pour sa fille, la mère de Mélissa a fini par accepter de lui confier sa fille.

Le 23 août 1971, la femme qui a répondu à l'annonce s'est présentée au domicile de la mère de famille. Elle est finalement tombée sur sa colocataire et lui a indiqué qu'elle venait "chercher le bébé" comme convenu avec sa mère. Sans se poser de question, la colocataire lui a confié Mélissa et cette dernière est partie avec elle.

Après s'être rendue compte que son bébé avait été enlevé, la mère de Mélissa a tout tenté pour la retrouver. Deux semaines après son enlèvement, le 8 septembre 1971, elle a même publié une lettre en première page du journal Telegram pour interpeller le ravisseur de son enfant. Intitulé "Lettre ouverte à un kidnappeur", elle l'a supplié de lui rendre son enfant. Mais cette lettre n'a jamais rien donné.

Des décennies d'enquête

Pendant plusieurs années, la mère de Mélissa a espéré la retrouver avant de finalement perdre tout espoir. Pourtant, ses proches ont continué de mener des recherches à sa place.

"Ma famille croyait qu'elle était toujours en vie, et je voulais le croire aussi, mais j'avais été tellement déçue que je leur disais "laissez-moi en dehors de ça", a-t-elle confié au journal People.

Pour tenter de retrouver la jeune fille, son père biologique, Jeffrie Highsmith, s'est prêté à un test ADN de l'entreprise Ancestry. Et en novembre dernier, le site généalogique 23andMe a trouvé une correspondance avec les trois enfants de Mélissa. C'est comme ça qu'elle a appris qu'elle ne savait pas tout sur son enfance. Sous le choc, elle a qualifié cette découverte d'"écrasante et incroyable", sur ses réseaux sociaux.

Après avoir appris cette nouvelle, Mélissa a voulu rencontrer sa famille biologique et le rendez-vous a été pris le week-end du 25 novembre dernier. Ne sachant pas encore qu'elle avait été victime d'un enlèvement, elle s'est rendue à l'adresse donnée avec une certaine appréhension. C'est sa sœur, Victoria, qui a fini par lui apprendre la nouvelle.

"Nous avons travaillé avec les forces de l'ordre et nous avons essayé de mener nos propres enquêtes. Pendant des décennies, mes parents ont recherché des pistes, en passant par des laboratoires et des enquêteurs privés. Et pourtant, ce sont des tests ADN accessibles à tous qui nous ont permis de la retrouver", a déclaré sa sœur au Telegram.

Des faits prescrits

Mélissa s'est également confiée sur ses souvenirs d'enfance afin de comprendre ce qui lui était arrivé pendant tout ce temps. Et ce qu'elle raconte glace le sang de ses proches.

"Je n'avais pas le droit de sortir et de jouer. Elle me disait que j'avais des lésions cérébrales… Je me demandais: 'Pourquoi m'a-t-elle même eu si elle ne voulait pas de moi?'.

Ne supportant plus la maltraitance qu'elle subissait, Mélissa a décidé de quitter son foyer à l'adolescence. "C'était abusif et je me suis enfuie à 15 ans. Ensuite, j'ai fait ce que j'avais à faire pour m'en sortir, c'est-à-dire que j'ai travaillé dans la rue".

De son côté, sa mère biologique lui a avoué n'avoir jamais cessé de culpabiliser de l'avoir confié à une inconnue.

"Pendant 50 ans, ma mère a vécu avec la culpabilité d'avoir perdu Mélissa. Elle a également subi des accusations selon lesquelles elle aurait blessé ou tué son bébé", a expliqué Victoria.

Malgré la confirmation de l'enlèvement de Mélissa par la police du Texas, ses proches ne peuvent pas poursuivre sa ravisseuse en justice, car les faits sont prescrits. Malgré tout, la police a indiqué qu'elle aiderait la jeune femme à obtenir toutes les informations nécessaires autour de son enfance. Désormais, Mélissa veut tourner la page et apprendre à connaître sa famille biologique. Elle a même l'intention de se marier une nouvelle fois avec son mari pour que son père puisse l'accompagner.

Alix Mancel