Après un diagnostic bâclé, un médecin octogénaire emprisonné à la suite de la mort d'une patiente

L’Académie de médecine préconise de rendre le vaccin obligatoire pour certaines professions (fonctionnaires, enseignants, professionnels de santé, pompiers, policiers). - Crédit: Pixabay
Il n’en est pas à son coup d’essai. Isyaka Mamman, un médecin de 85 ans, vient d’être condamné à trois ans de prison pour avoir causé la mort d’une de ses patientes. Pourtant, ce docteur était déjà suspendu après avoir menti sur son âge. Mais cela ne l’a pas empêché de continuer à pratiquer des consultations.
Comme en septembre 2018, lorsque l’une de ses patientes, Shahida Parveen, une femme de 48 ans et mère de trois enfants, meurt. Dans son cas, l’octogénaire aurait utilisé la mauvaise aiguille, au mauvais moment, lors d’un prélèvement de la moelle osseuse de sa patiente. L’aiguille aurait alors touché le cœur et provoqué une grave hémorragie interne. D’après le témoignage de ses collègues, le docteur avait déjà fait deux erreurs similaires avant ce drame. Pour eux, il était certain qu’il aurait dû prendre sa retraite depuis des années.
Une affaire qualifiée de “troublante”
Son procès s’est ouvert devant le tribunal de Manchester, ce mardi 4 juillet 2022. Il est poursuivi pour homicide involontaire par négligence. Pour la juge Amanda Yip, cette affaire n’est pas banale et elle la qualifie même de “troublante”.
“C’est difficile de comprendre pourquoi ces incidents n’ont pas mené à votre départ à la retraite”, demanda-t-elle à Isyaka Mamman. “De la même façon, c’est difficile de comprendre pourquoi l’hôpital n’a pas fait plus et pourquoi vous avez été autorisé à continuer à travailler”.
Pourtant, le régulateur de l’Ordre des médecins l’avait suspendu douze mois en 2004 pour avoir menti sur son âge. En effet, le médecin affirmait qu’il était né en 1947. Sauf que si cela s’était avéré, il aurait commencé ses études de médecine à l’âge de 10 ans.