Condamné pour viol en 1976, il vient d'être innocenté grâce à une analyse ADN

Tribunal de New York, aux Etats-Unis (image d'illustration) - Axel Tschentscher/ Wikimédia
C'est la plus longue condamnation injustifiée de l'histoire des Etats-Unis. Ce mardi, Léonard Mack, un homme de 72 ans originaire de New York, vient d'être innocenté 47 ans après avoir été reconnu coupable de viol. C'est grâce à une analyse ADN qu'il a pu être disculpé de l'affaire qui s'est produite en 1976, selon un communiqué de presse du bureau du procureur du comté de Westchester.
Depuis, un délinquant sexuel a été inculpé du viol pour lequel le septuagénaire a été condamné après avoir analysé son ADN. Il a finalement avoué les faits le conduisant tout droit en prison.
"Cette exonération confirme que les condamnations injustifiées sont non seulement préjudiciables aux personnes condamnées à tort, mais nous rendent également moins en sécurité", a indiqué la procureure.
Une enquête instrumentalisée
Les faits remontent au 22 mai 1975 lorsque Leonard Mack a été arrêté à New York (Etats-Unis). Deux heures et demie plus tôt, deux adolescentes ont été victimes de viol alors qu'elles rentraient de l'école. L'une d'entre elles a réussi à s'échapper et a couru dans une école voisine pour prévenir un professeur.
Rapidement, une alerte a été lancée pour retrouver un suspect âgé d'une vingtaine d'années et de couleur noire, selon le communiqué. C'est là que Leonard Mack a été suspecté, car il correspondait à la description et traversait le quartier en voiture à ce moment-là.
Pourtant, dès le départ, de nombreux éléments ne collent pas. Le suspect ne porte pas les vêtements décrits par les deux jeunes filles et avait un alibi. L'enquête, réalisée par Project Innocence qui a repris le dossier, a permis de découvrir que les deux victimes avaient également été instrumentalisées.
Lors de l'identification par témoins oculaires, les policiers sont accusés d'avoir orienté les deux adolescentes vers Leonard Mack. Les procureurs ont également retrouvés des preuves montrant qu'un médecin légiste avait conclu que les preuves recueillies sur la scène de crime ne correspondaient pas avec l'accusé, ce qui n'a visiblement pas été retenu lors de son jugement.
"Je suis enfin libre"
Il faudra attendre 2022 pour que les membres du Projet Innocence contactent le bureau du procureur pour leur demander de participer à leurs recherches. Ils ont notamment envoyé les sous-vêtements des victimes au laboratoire pour pratiquer des tests avec les technologies ADN modernes. C'est là que les résultats ont révélé que Léonard Mack n'était pas coupable.
En comparant les résultats à la base de données, ils sont tombés sur le profil d'un délinquant sexuel déjà reconnu coupable d'un cambriolage et d'un viol survenu quelques semaines après l'affaire qui a conduit Leonard Mack en prison.
Depuis près de 50 ans, il a tenté de laver son image par tous les moyens. "Maintenant, la vérité a été révélée et je peux enfin respirer. Je suis enfin libre", a-t-il déclaré.