Des femmes violées après qu’un gardien de prison a vendu les clés de l’aile féminine à un prisonnier

Prison américaine. (Illustration) - AFP - -
Au moins 28 femmes ont décidé de porter plainte pour avoir été attaquées, agressées sexuellement et violées dans une prison du sud de l’Indiana, aux Etats-Unis. Dans cette plainte, les victimes affirment que plusieurs détenus de sexe masculin de la prison du comté de Clark les ont agressées dans la nuit du 24 octobre 2021. Le groupe de femmes a identifié le shérif Jamey Noel et un ancien gardien de la prison comme étant les principaux accusés dans cette affaire. Et pour cause: l’ancien employé licencié aurait vendu les clés de l’aile des femmes à un prisonnier, pour une somme de 1000 dollars.
Un premier procès s’est tenu le mois dernier. 20 femmes sont venues obtenir justice face aux agressions subies. D’après les informations du compte rendu de cette audience, “les hommes ont menacé, agressé, violé des femmes pendant plusieurs heures. Les détenus de sexe masculin ont eu accès aux cellules des femmes grâce à l’utilisation d’une clé fournie par l’agent pénitentiaire David Lowe”.
La prison les a abandonnées
Ce lundi 25 juillet, une nouvelle femme a porté plainte pour les agissements qui ont eu lieu dans la prison des femmes. Elle raconte que l’incident a commencé dans la nuit du 23 octobre 2021 et s’est poursuivi jusqu’au lendemain matin, “entraînant des blessures physiques et émotionnelles importantes”.
Les plaignantes accusent les responsables de la prison de ne pas avoir agi pour les protéger. "Étonnamment, même s’il y avait des caméras de surveillance positionnées dans des endroits qui montraient les détenus masculins accéder à l’aile des femmes, pas un seul agent de prison en service cette nuit-là n’est venu”.
Lors du procès, l’avocat de plusieurs victimes, William McCall, a déclaré au site américain Law&Crime qu’une des femmes est tombée enceinte après avoir été violée cette fameuse nuit. L’avocat raconte qu’elle a ensuite fait une fausse-couche. Il raconte que plusieurs détenues sont restées “recroquevillées sous les couchettes” ou “cachées dans les salles de bain” la nuit de l’attaque.
Les victimes punies
Les responsables de la prison ont finalement arrêté les agissements des prisonniers masculins en appuyant sur un bouton d'urgence. Et comme punition, le personnel pénitentiaire a décidé que “les lumières restent allumées dans l’aile féminine pendant les 72 prochaines heures”. Ce que les plaignantes leur reprochent, c’est qu’au lieu de punir leurs agresseurs, c’est elles qui ont été punies. Parce qu’en plus de ne plus avoir le droit de dormir dans l’obscurité, elles se sont vu confisquer des biens personnels comme des oreillers, des couvertures et des articles d’hygiène personnelle.
Un nouveau procès devrait se tenir prochainement et au moins huit nouvelles plaignantes viendront s’ajouter. Le gardien qui a vendu les clés de l’aile des femmes fait déjà l’objet de plusieurs accusations comme celle d’avoir aidé un détenu à s’évader, d’après les informations de la chaîne Fox. De son côté, la prison participait à ce moment-là à une émission diffusée sur Netflix appelée 60 Days In, où des volontaires font semblant d’être incarcérés pour vivre la vie d’un détenu pendant plusieurs jours. Les caméras de l’émission filmaient au moment de l’agression et l’avocat des victimes espère que les vidéos existent toujours et seront analysées.