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Crimes internationaux

Des restes humains retrouvés en 2020 dans des sacs commencent à livrer leurs secrets

La rivière Stour où ont été découverts les restes humains, en Angleterre (image d'illustration)

La rivière Stour où ont été découverts les restes humains, en Angleterre (image d'illustration) - AFP

Trois ans après la découverte d'ossements humains dans une rivière anglaise, la police continue ses investigations et étudie plusieurs pistes.

C'est une découverte déconcertante qu'avait fait un passant dans la rivière Stour, à Suffolk (Angleterre). Le 27 août 2020, il était tombé sur un sac contenant des ossements humains. Une enquête avait immédiatement été ouverte par la police et avait tout de suite été traitée comme une affaire de meurtre, comme le rapporte Sky News.

Au total, une partie de crâne et de mâchoire ont été retrouvés, ainsi qu'un os du bras gauche et droit, des os du poignet et l'intégralité des deux jambes. Ils se trouvaient dans deux sacs-poubelles noirs qui avaient été lestés avec des pierres et des briques "pour alourdir le contenu", indique la police. Un parfum d'intérieur avait également été retrouvé à l'intérieur des sacs, "pour potentiellement bloquer toute odeur".

Pendant trois ans, les policiers ont tenté d'en savoir plus sur ces restes humains. Si une trace ADN a pu être relevée, elle n'a pas pu mener à une identification. Ils ont seulement pu déterminer qu'il s'agissait d'un homme.

Et selon les dernières investigations, il semblerait qu'il soit mort entre 2008 et 2012, soit une dizaine d'années avant la découverte de ses restes.

Trois pistes étudiées, une privilégiée

Des analyses ont également permis de découvrir 27 "lacérations ou blessures profondes" sur le crâne. Mais selon le médecin légiste, la victime ne serait pas morte de ces coupures.

"Grâce au processus d'autopsie, le pathologiste a identifié que ces lésions étaient probablement causées par une arme lourde, mais n'auraient pas nécessairement été la cause du décès", a indiqué l'enquêteur en charge de cette affaire.

Pour en savoir plus sur la victime, les enquêteurs ont utilisé la technique de radiocarbone pour dater l'individu. Grâce aux résultats, la police pense qu'il s'agit d'un homme blanc d'origine nord-européenne d'une cinquantaine ou soixantaines d'années, plutôt athlétique.

"Il est probablement né avec des cheveux blonds, même si cela a pu changer avec le temps, des yeux bleu-vert, et avait une carrure musclée", a déclaré l'enquêteur en chef.

Après avoir récolté ces informations, la police étudie maintenant trois pistes qui pourraient expliquer l'élimination de son corps: soit quelqu'un a effectué des travaux de construction et a jeté les sacs sans le savoir, soit quelqu'un de sa famille l'a tué pour toucher ses allocations, ou bien la victime pourrait être liée à de la criminalité organisée, comme le laisserait penser le démembrement de son corps.

"La façon dont le corps a été démembré - et le fait que les mains ont disparu - porte la marque d'un acte très délibéré et commis par des personnes qui savaient ce qu'elles faisaient", indique l'enquêteur. Cette piste est donc privilégiée pour le moment.

Alix Mancel