Deux Français découvrent qu'ils ont passé cinq jours en vacances avec un meurtrier Belge en cavale

C'est à Tarragone, en Espagne, que les deux amis ont fait la rencontre du meurtrier (image d'illustration) - Mike McBey/ Wikimédia
C'est une histoire qu'ils ne sont pas près d'oublier. Ce lundi, Myriam, 22 ans, et son ami Yanis, 21 ans, qui passaient des vacances en Espagne ont permis l'arrestation d'Adrien Rompen, un meurtrier Belge en cavale.
Condamné à 20 ans, de prison en 2017 pour le meurtre de sa compagne et mère de ses deux enfants, Charlène Grosdent, il n'avait pas regagné la prison de Marche-en-Famenne (Belgique) après une permission, le 9 juin dernier.
C'est sur Twitter que Myriam a décidé de raconter comment elle a passé cinq jours avec le meurtrier Belge en cavale. Le week-end dernier, les deux amis décident de se rendre à Tarragone, en Espagne, pour s'éloigner un peu de l'agitation de la ville, et décident de s'installer sur la plage. C'est là qu'ils font la connaissance d'un Belge qui leur dit s'appeler Victor. Dès les premiers instants, la jeune fille pense qu'il s'agit d'un "mec un peu bizarre, mais il n'a pas l'air dangereux".
L'homme leur dit qu'il a envie de se faire tatouer et "ça tombe bien" puisque Myriam est tatoueuse. Ce qui ne devait être qu'une rencontre passagère va se prolonger puisque Victor leur propose plusieurs activités afin de passer plus de temps avec eux. Si au départ, les deux amis sont un peu gênés, ils finissent par se convaincre que "les rencontres font aussi partie du voyage".
Il avoue avoir fait de la prison
Lors de ce tatouage, les deux amis vont en apprendre un peu plus sur cet homme dont ils ne connaissent rien. Il leur explique qu'il a deux enfants avec qui il ne s'entend pas. Quand les deux amis l'interrogent sur les raisons de cette discorde, ce dernier leur répond "que ce sont des enfants rois et qu'il ne faut pas élever d'enfants comme ça".
Les révélations ne vont pas s'arrêter là puisqu'au détour de la conversation, il leur révèle qu'il a fait de la prison parce qu'il avait "pris trop de coke et qu'[il] avait déconné". Une version qui sonne faux aux oreilles de Myriam et Yanis qui commencent à vraiment se sentir mal à l'aise en sa présence.
"J'esquive nos rendez-vous pendant deux jours et mon ami continue de le voir, car il n'ose pas être méchant avec lui", confie Myriam.
Ce qui étonne également les deux amis, c'est que, si Victor se confie beaucoup sur sa vie et son passé, il n'aborde jamais la mère de ses enfants. Un détail qui va les pousser à se demander s'il n'aurait pas fait de la prison pour s'en être pris à sa compagne.
"Adrien", "recherché", "belge"
Quand les deux amis se retrouvent seuls, ils commencent à se remémorer tous les petits détails troublants. L'homme n'a pas de téléphone portable, ni d'adresse mail valide et il ne paie qu'en liquide. Mais un élément va finalement faire mouche dans l'esprit de Myriam et Yanis. Au cours d'une conversation, Victor se trahit et parle de lui en s'appelant Adrien. Yanis lui demande alors s'il lui a menti sur son identité, ce à quoi il raconte que c'était "un délire avec une amie" de se faire appeler Victor, mais que son vrai prénom était bien Adrien.
Pour les deux jeunes, c'en est trop. Ils décident de taper sur internet "Adrien", "recherché" et "belge". Et leur découverte les laisse sans voix. "Je vois le visage de mon ami se décomposer. Je me dis 'non c'est pas possible'". Les deux amis tombent sur des dizaines d'articles révélant la véritable identité de l'homme avec qui ils ont passé leurs vacances.
"Choc total, je n'arrive pas à y croire. Tous nos doutes se confirment, c'était encore pire que ce qu'on s'était imaginé".
Retour en prison
Rapidement, la priorité pour eux est de trouver un moyen pour le faire arrêter. Ils décident donc de prévenir la police et leur expliquent toute l'histoire. Sans plus attendre, une brigade se rend sur place.
"Pile au moment où la voiture de police arrive, Adrien se pointe tout serein", explique Myriam.
Après ce moment de stress pour les deux amis, c'est avec soulagement qu'ils apprennent qu'Adrien va regagner sa cellule en Belgique. Une nouvelle qui ravit également la famille de Charlène Grosdent, notamment sa mère Berthe, qui s'inquiétait de savoir le meurtrier de sa fille en liberté. Leur fille a même tenu à contacter les deux amis pour les remercier de l'avoir dénoncé.