Elle invite son ancienne belle-famille à manger, trois convives meurent empoisonnés
Leongatha, près de Melbourne, en Australie (image d'illustration) - Melburnian/ Wikimédia
Le fait-divers tient toute l'Australie en haleine. Erin Patterson, une mère de famille originaire de Leongatha, près de Melbourne, est visée par une enquête pour empoisonnement. Selon nos confrères de ABC Australia, ses anciens beaux-parents et la soeur de son ancien beau-père sont morts le 29 juillet dernier, juste après avoir dîné chez elle. Le mari d'une des victimes est quant à lui hospitalisé dans un état critique.
D'après les premiers éléments de l'enquête, les trois victimes sont mortes après avoir mangé des champignons vénéneux. Dans une déclaration que la principale suspecte a envoyé à la police ce vendredi, et que nos confrères ont pu consulter, Erin Patterson a donné sa version des faits.
"Je suis dévastée de savoir que les champignons ont pu contribuer à la mort de mes proches. Je tiens à affirmer que je n'avais absolument aucune raison de vouloir faire du mal aux personnes que j'aimais", a-t-elle écrit.
"C'est ce que tu as utilisé pour les empoisonner?"
Dès la mort de ses proches, l'ancien mari d'Erin Patterson l'a suspectée. Alors qu'ils étaient à l'hôpital, la mère de famille a commencé à parler d'un déshydrateur alimentaire qu'elle avait utilisé pour préparer le repas mortel. C'est à ce moment-là que l'homme lui aurait dit: "C'est ce que tu as utilisé pour les empoisonner?".
A ces mots, elle répond avoir été prise de panique qu'on lui retire la garde de leurs enfants et a jeté l'appareil à la poubelle à son retour chez elle. Un élément troublant pour les enquêteurs qui voient dans ce geste une manière de vouloir dissimuler des preuves. D'autant que, au moment où ils l'ont interrogée à ce sujet, elle a affirmé qu'elle s'en était débarrassée "il y a longtemps".
Des mensonges qui pèsent lourd sur la jeune femme face aux accusations dont elle fait l'objet. "Je regrette beaucoup de ne pas avoir répondu à certaines questions étant donné l'ampleur que cela a pris", a-t-elle écrit.
Les enfants n'en ont pas mangé
Pour tenter de prouver son innocence, Erin Patterson a donné sa version du déroulé de la soirée. Elle explique avoir préparé du boeuf Wellington, un plat traditionnel anglais, pour ses quatre invités. Ses enfants étaient présents, mais n'en auraient pas mangé, car ils n'aiment pas les champignons. De son côté, elle affirme avoir laissé ses convives choisir leur assiette avant de se servir.
L'accompagnement qui a coûté la vie à trois personnes était composé, d'après sa déclaration, d'un mélange de champignons de Paris qu'elle aurait acheté dans un supermarché, et de champignons séchés qu'elle se serait procuré dans une épicerie asiatique quelques mois plus tôt, sans pouvoir indiquer précisément à la police de quel magasin il s'agissait.
Une analyse a permis de confirmer qu'il s'agissait d'Amanites phalloïdes, considérées comme le champignon le plus mortel au monde, qui a conduit au décès des trois victimes.
Le mari devait être présent
D'autres informations ont commencé à faire surface depuis le début de l'enquête. Notamment autour de son ex-mari, Simon Patterson, avec qui l'entente n'est pas au beau fixe depuis leur séparation. En effet, ce dernier devait être présent lors de ce repas, mais avait finalement décliné sa proposition.
En mai dernier, il avait été également été hospitalisé pour une grave maladie de l'estomac, soulevant certaines interrogations du côté des enquêteurs.
L'enquête se poursuit, mais la police a indiqué qu'elle ne souhaitait pas communiquer à ce sujet pour le moment. "S'il y a des mises à jour que nous sommes en mesure de publier publiquement, nous le ferons certainement savoir à tout le monde".
Pour l'heure, elle n'est pas inculpée, mais le fait qu'Erin Patterson soit la seule à ne pas être tombée malade continue de semer le doute.
