Isolée du monde par ses parents, une jeune Néerlandaise de 24 ans prend la fuite

Ville d'Arbucies, en Espagne, où vivait la jeune femme (image d'illustration) - Josep Renalias
Elle a tenté d'alerter, mais a fini par être renvoyée chez elle. Le vendredi 24 février dernier, une jeune fille de 24 ans s'est réfugiée chez un voisin, à Arbucies, en Espagne, après avoir réussi à s'enfuir du domicile de ses parents qu'elle accuse de l'avoir séquestrée, comme le rapporte le média espagnol El Punt Avui.
Elle a expliqué qu'elle ne souhaitait plus retourner chez ses parents qui l'avaient enfermée pendant des années, ne la laissant avoir aucun contact avec l'extérieur sauf quelques rares fois où elle a pu les accompagner faire des courses. En confiant son histoire à son voisin, c'était la première fois qu'elle s'adressait à quelqu'un d'autre qu'un membre de sa famille. Face à ces révélations, le voisin a décidé de la conduire au commissariat.
Une maison cadenassée
Devant les policiers, la jeune fille a expliqué la même chose en précisant qu'elle avait aussi un frère de 18 ans qui vivait dans les mêmes conditions qu'elle. Elle a également affirmé n'avoir jamais été à l'école parce que ses parents lui avaient expliqué qu'elle avait une allergie à l'encre.
Après ces révélations, les agents de police ont décidé d'interroger les parents de la jeune femme pour comprendre ce qu'il se passe au sein du foyer familial. Le père, un Néerlandais de 58 ans, leur a expliqué que leur fille souffrait d'un trouble psychiatrique qui justifiait ses déclarations. Ils ont donc voulu avoir une copie des rapports médicaux attestant de ces troubles. En réponse, le père leur a indiqué qu'elle était suivie par son oncle qui était psychiatre et qu'il n'avait jamais établi de diagnostic précis. Les policiers ont tout de même récupéré les médicaments que les parents donnaient à leur fille pour en analyser la composition.
Les agents ont ensuite décidé de se rendre au domicile familial et ont remarqué que leur maison se trouvait entourée d'une forêt dont les accès étaient verrouillés par des clôtures cadenassées.
Un vide juridique
Après cette visite, les enquêteurs ont ouvert une enquête pour maltraitance, le 3 mars dernier. Ils ont également demandé les papiers d'identité des enfants à leurs parents qui ont expliqué qu'ils ne les avaient jamais déclarés et donc qu'ils étaient inconnus par l'administration. Ils ont ajouté qu'ils s'étaient installés en Espagne, dans une ferme isolée, car la mère de famille souffrait d'une maladie qui engendre une forte sensibilité aux ondes radioélectriques.
Dans le cadre de l'enquête, les parents ont été interpellés et interrogés par la police mais, ces derniers ont décidé de garder le silence face aux accusations de maltraitances et de violences domestiques dont ils ont fait l'objet. De leur côté, les enfants n'ont pas souhaité porter plainte contre leurs parents.
Face à ces éléments, un procès s'est tenu au tribunal de Santa Coloma la semaine dernière, et le juge a fait face à un dilemme, car les deux enfants qui réclament leur liberté ne sont pas mineurs. Il ne peut donc pas retirer la garde des enfants à leurs parents pour les confier à l'assistance publique. Ne trouvant pas de solution à leur apporter dans l'immédiat, le juge a décidé de les ramener chez eux, au domicile de leurs parents. Ces derniers ont assuré qu'ils leur offriraient un peu plus de liberté.