La peine de Joseph Jean, le seul Français du couloir de la mort, vient d'être commuée

Condamné pour le meurtre de deux adolescentes au Texas, Joseph Jean condamné à la peine de mort vient de voir sa peine modifiée, ce mercredi.

Le seul Français actuellement emprisonné dans le couloir de la mort aux Etats-Unis a vu sa peine commuée par une cour d'appel du Texas, en prison à vie sans possibilité de libération, ce mercredi.

C'est en janvier 2011 que Joseph Jean a été condamné à la peine capitale pour avoir tué deux adolescentes avec une batte de baseball, à Baytown, au Texas, en avril 2010.

Jointe par l'AFP au téléphone, la mère de Joseph Jean s'est dite "si heureuse" à l'annonce de cette nouvelle. "Je vais pouvoir le prendre dans mes bras, je vais pouvoir le toucher", s'est-elle émue, se réjouissant de pouvoir lui rendre visite plus souvent.

Jugé déficient mental

Dès le mois d'août 2013, les avocats de Joseph Jean avaient remis en cause sa sentence expliquant qu'il était atteint d'une déficience intellectuelle, un diagnostic incompatible avec la peine de mort depuis une décision de la Cour suprême de 2002.

Après un long parcours judiciaire, neuropsychiatres, spécialistes du langage et témoins avaient tenté de convaincre lors d'une audience en décembre 2021, du bien-fondé de ce diagnostic.

Dans sa décision, la cour d'appel du Texas leur a donné raison. Les juges ont estimé que le requérant avait réussi à prouver qu'il remplissait "les critères légaux et cliniques d'un diagnostic de trouble du développement intellectuel et est ainsi inéligible à la peine de mort".

Ils ont donc commué "la peine de mort en prison à vie sans libération possible".

Arrivé aux Etats-Unis à 12 ans

Au moment de parler à l'AFP, sa mère, qui vit près de Houston au Texas, n'avait pas pu le joindre pour lui annoncer la nouvelle.

Âgé de 50 ans, Joseph Jean est né sur les îles Vierges américaines, de deux parents français. Sa mère est arrivée au Texas avec cinq de ses sept fils en 1985 pour rejoindre son mari qui avait trouvé un poste de soudeur dans une raffinerie, expliquait-elle à l'AFP en octobre 2022.

Alix Mancel avec AFP