Les restes d'un homme disparu en 1993 retrouvés enterrés dans la ferme d'un tueur en série

Des fouilles sont organisées sur le terrain de la ferme du tueur en série présumé Herbert Baumeister - Capture Youtube / WTHR
Il aurait fallu attendre 30 ans pour connaître le sort d'Allen Livingston, un jeune homme âgé de 27 ans quand il a disparu, en 1993 dans l'Indiana (États-Unis). Des fouilles sur le terrain de la ferme Fox Hollow appartenant à un tueur en série présumé, Herbert Baumeister, viennent de révéler, ce mardi, des fragments d'os appartenant à la victime, comme le rapporte le site Law & Crime.
Parmi les morceaux d'ossements, plus de 10.000 autres restes humains ont été récoltés par les enquêteurs dans cette ferme de Westfield.
Depuis les accusations qui ont commencé à émerger contre Herbert Baumeister en 1996, concernant les meurtres en série d'hommes homosexuels dans la région, la mère d'Allen Livingston était persuadée que son fils faisait partie de ses victimes.
Il parvient à lui échapper et donne l'alerte
Ce qui a permis de conduire la police vers Herbert Baumeister, c'est le témoignage de Tony Harris, un jeune homme qui a réussi à s'échapper des griffes de ce tueur en série présumé. En 1994, alors qu'il passait la soirée dans un bar gay, il raconte avoir rencontré Herbert Baumeister, qui se présentait comme étant "Brian Smart". En fin de soirée, l'homme lui a proposé de rentrer avec lui pour boire un dernier verre au bord de sa piscine.
Mais la fin de soirée a pris une autre tournure. Après avoir entamé une relation sexuelle, l'homme aurait tenté de l'étranger avec un tuyau de piscine. C'est finalement en faisant semblant de s'évanouir que Tony Harris a réussi à s'échapper.
Le jeune homme a ensuite prévenu la police, mais a eu du mal à donner une description précise des lieux pour localiser la ferme. Il faudra attendre plus d'un an pour que Tony Harris recroise la route de son agresseur et enregistre sa plaque d'immatriculation, permettant aux enquêteurs de retrouver sa trace.
Ils découvrent alors qu'il ne s'appelle pas Brian Smart mais Herbert Baumeister. En épluchant son profil, les enquêteurs décident de recouper les informations concernant plusieurs affaires de meurtres sur des jeunes hommes homosexuels pour voir s'il peut être impliqué.
Son fils retrouve un crâne
Au cours des investigations de la police, le fils d'Herbert Baumeister, âgé de 15 ans, fait une macabre découverte dans les bois situé derrière leur maison: il aperçoit un crâne humain.
Choqué, l'adolescent prévient sa mère, qui souhaite rapidement confronter son mari à cette découverte. Sans perdre son sang froid, Herbert Baumeister raconte que le crâne provient sûrement du cabinet médical de son père. Si au départ sa femme n'insiste pas, elle décide finalement de tout révéler à la police deux ans plus tard, en 1996, au moment de leur divorce.
La police ordonne des fouilles sur son terrain. Mais l'homme refuse une première fois. Son ex-compagne réussi finalement à l'éloigner de son domicile pour laisser les enquêteurs fouiller la ferme. En plus du crâne, ils découvrent des dents et des fragments d'os.
Face à ces éléments, les enquêteurs tentent d'interpeller le père de famille, mais celui-ci a déjà pris la fuite vers l'Ontario, au Canada. Après des jours de traque, ils retrouvent sa trace, mais trop tard. L'homme s'est suicidé mais a laissé une lettre. Dans cette dernière, il ne parle pas des victimes, mais seulement de l'échec de son mariage et de sa carrière. Il ne pourra donc jamais être jugé et reconnu officiellement comme tueur en série par la justice.
Au moins 25 victimes
Les recherches menées dans les années 1990 avaient permis de relever 11 profils ADN et huit jeunes hommes avaient pu être identifiés. Au total, les enquêteurs pensent qu'au moins 25 personnes ont été tuées et enterrées dans le sol de la ferme.
Depuis 30 ans, les enquêteurs continuent d'étudier les fragments d'os pour espérer identifier plus de victimes grâce aux comparaisons entre les profils ADN retrouvés sur place et ceux fournis par les familles de jeunes hommes disparus dans la région.
L'identification d'Allen Livingston est donc une nouvelle inespérée pour les enquêteurs. De son côté, sa mère, âgée de 70 ans, espérait depuis longtemps connaître le sort de son fils. C'est désormais chose faite.