Nouvelle-Zélande: une mère reconnue coupable du meurtre de ses trois petites filles

Timaru, en Nouvelle-Zélande (image d'illustration) - Thomei08/ Wikimédia
Le verdict vient de tomber. Après avoir plaidé la maladie mentale, Lauren Dickason, âgée de 42 ans, vient d'être reconnue coupable, ce mercredi, du meurtre de ses trois petites filles devant le tribunal de Christchurch (Nouvelle-Zélande), comme le rapporte NZ Herald.
Pendant quatre semaines, les jurés ont pu découvrir la vie de cette mère de famille et la dépression dont elle souffrait au moment des meurtres. Si elle n'a jamais nié les faits, tout l'enjeu de ce procès était d'estimer s'il s'agissait d'un acte de pure folie ou d'un infanticide.
Pour justifier le meurtre de ses trois fillettes - les jumelles Karla et Maya âgées de deux ans et Liané six ans - elle a expliqué qu'elle souffrait de dépression post-partum et qu'elle n'arrivait plus à gérer son quotidien de mère.
"Cette femme était déprimée et elle devenait de plus en plus déprimée", a indiqué le psychiatre qui a suivi la mère de famille. "Elle est arrivée à une situation où elle a décidé qu'elle devait se suicider et que ses enfants seraient mieux morts."
Psychologiquement instable
En septembre 2021, Lauren Dickason, son mari et ses trois filles ont quitté l'Afrique du Sud où ils vivaient pour s'installer à Timaru, en Nouvelle-Zélande, dans le but de trouver un environnement plus sain et plus stable. Déjà psychologiquement instable après la naissance de ses trois fillettes, qu'elle avait eu grâce à un traitement de fertilité, ce déménagement n'a fait qu'aggraver la santé mentale de cette mère de famille qui avait perdu tous ses repères.
"Elle a parlé de la façon dont leur vie était instable, elle avait l'impression qu'elle avait soumis ses filles à la torture en venant en Nouvelle-Zélande", a expliqué le psychiatre au cours de l'audience, "les fillettes demandaient quand elles pourraient voir leurs grands-parents et leurs amis, demandant pourquoi ils avaient déménagé dans un endroit si froid".
Il a également dépeint son quotidien de mère qui sombrait de plus en plus dans la dépression. Lorsqu'elle s'occupait de ses enfants, elle disait avoir l'impression d'être "en pilote automatique" et qu'elle "gagnait un combat" si elle arrivait à leur changer les couches et à les nourrir.
"Jusqu'au jour où elle s'est dit: 'Je ne peux plus continuer, je ne peux plus faire ça un jour de plus, je n'avais plus rien dans mon réservoir'".
"L'overdose la plus efficace chez les enfants"
Bien décidée à en finir avec cette vie, Lauren Dickason a étudié les différentes manières de tuer ses filles, comme l'a révélé l'historique de ses recherches internet. D'après nos confrères de CBS News, elle a cherché "l'overdose la plus efficace chez les enfants".
Elle a finalement tenté une première fois de les tuer en les étouffant avec des colliers de serrage avant de se servir d'un oreiller. Elle les a ensuite placées dans leur lit, sous les couvertures, avant de tenter de mettre fin à ses jours.
C'est son mari qui, en rentrant d'un dîner de travail, a découvert ses trois petites filles mortes dans leurs lits et sa femme dans le sien. Il a alors appelé la police et les secours.
"Quand elle s'est réveillée, elle ne pouvait pas croire qu'elle était encore en vie", a indiqué le psychiatre, "elle a vu un policier... Elle n'avait pas réfléchi aux conséquences... Elle n'avait pas l'intention de se réveiller".
Au moment d'être interrogé, son mari a tout de suite parlé de la dépression dont souffrait sa femme en précisant qu'il n'imaginait pas qu'elle serait capable de tuer ses enfants.
Elle a tué ses enfants de manière "calculée"
Dès son réveil, elle est restée campée sur ses positions et a estimé qu'il valait mieux pour ses filles qu'elles soient mortes. Elle n'a eu de cesse de vouloir mettre fin à ses jours depuis les faits.
Le psychiatre a conclu qu'elle souffrait d'une dépression post-partum majeure qui n'avait jamais été soigné et qui s'est aggravée. "Des études disent qu'environ 40% des femmes souffrant de dépression post-partum auraient pensé faire du mal à leurs enfants", a-t-il indiqué.
De son côté, l'expert de la Couronne a estimé que, même s'il ne faisait aucun doute qu'elle souffrait d'une dépression post-partum au moment des faits, cela ne suffisait pas à la juger irresponsable pénalement.
A l'issue de quatre semaines de procès, la cour a estimé qu'elle avait assassiné ses enfants de manière "calculée", car elle était "irritée par la façon dont ses enfants faisaient obstacle à sa relation avec son mari". Lauren Dickason risque la réclusion criminelle à perpétuité.