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Crimes internationaux

Plus de 40 ans après la mort de deux enfants, des traces ADN révèlent qu'ils ont été tués par leur père

Karen Alexander et Gordon Alexander

Karen Alexander et Gordon Alexander - Facebook/ Justice for Karen et Gordon Alexander

Après avoir fourni un travail acharné pour élucider le meurtre d'un frère et d'une sœur, survenu en 1981, un officier de police vient de permettre de clôturer ce dossier.

Il aura fallu attendre 42 ans pour que les autorités identifient le meurtrier de Karen et Gordon Alexander, un frère et une sœur de 13 et 14 ans, retrouvés morts en 1981 dans leur maison située dans l'Arkansas (États-Unis). Grâce à l'analyse des traces ADN retrouvées sur les petites victimes, leur père vient d'être désigné comme suspect numéro un dans cette affaire, comme le rapporte le site américain Law & Crime.

Malheureusement pour les autorités, l'homme ne pourra jamais être jugé pour ce double meurtre puisqu'il est mort en 2014. "Je ne peux pas émettre un mandat d'arrêt contre une personne décédée", indique la procureure du comté de Miller dans une conférence de presse.

Si l'homme avait été en vie, il encourrait la peine de mort, toujours en vigueur dans cet État.

Une scène de crime glaçante

Selon les enquêteurs de la police qui ont travaillé sur ce dossier pendant plusieurs années, l'accusé aurait tué ses enfants au moment où sa fille aurait tenté de résister à son agression sexuelle, tandis que le garçon aurait été témoin de la scène.

Le jour des faits, le mercredi 8 avril 1981, l'homme avait appelé la police pour indiquer qu'il était tombé sur le corps de son fils sur le sol de la cuisine alors qu'il rentrait du travail. Il avait précisé que sa fille, elle, était toujours vivante sur son lit et qu'il avait dû retirer un couteau de cuisine de son corps avant l'arrivée de la police.

Transportée à l'hôpital, Karen Alexander a finalement succombé à ses blessures. De son côté, leur mère était hospitalisée depuis trois jours pour des problèmes mentaux au moment des meurtres. Elle s'est finalement suicidée trois ans plus tard.

Un détenu mythomane avoue les faits

Alors que l'enquête ne menait à rien, un détenu du Texas avait finalement avoué les meurtres des deux enfants, en 1983. Henry Lee Lucas avouait des centaines de meurtres non élucidés à ce moment-là. Mais plusieurs vérifications ont permis de révéler qu'il avait menti, et notamment dans l'affaire des enfants Alexander.

Bien décidé à ne pas laisser ce dossier sans réponse, un officier de police a persévéré pour espérer identifier le meurtrier des deux enfants. Il n'a jamais abandonné, même après son départ à la retraite.

Alors que les investigations étaient à l'arrêt, l'officier à la retraite a eu l'autorisation de reprendre le dossier en totale autonomie, en février 2022. Il a donc interrogé toutes les personnes fichées dans le dossier et envoyé les traces ADN au laboratoire de police pour les rentrer dans le système qui recensent les profils. C'est comme ça qu'il a pu faire le rapprochement avec leur père.

Un nouveau regard sur l'enquête

En reprenant les éléments d'enquête qui avaient été notés au départ, l'officier a relevé un détail qui ne collait pas. Le corps du petit garçon était froid à l'arrivée des enquêteurs, ce qui suggère qu'il aurait été tué avant que leur père ne parte au travail. L'absence de traces d'effraction dans la maison a également semé le doute. Une autopsie pratiquée sur le corps de la jeune fille avait aussi permis de révéler qu'elle avait subi une agression sexuelle entre 48 et 72 heures avant sa mort.

Des éléments qui collent avec la piste du double infanticide. Un soulagement pour cet officier, qui a pu élucider cette affaire qui l'obsédait tant.

"Il n'y a rien de mieux pour moi que de mettre fin à cette affaire. C'est résolu dans mon esprit. C'est donc une sensation formidable. Et j'espère que cela permettra à beaucoup de gens de tourner la page", a-t-il déclaré. Un travail qui a porté ses fruits.

Alix Mancel