Un gynécologue accusé de violences sexuelles par plus de 700 femmes meurt juste avant son procès
L'Université du Californie du Sud où travaillait l'accusé (image d'illustration) - FASTILY/ Wikimédia
Il restera à jamais impuni. Un gynécologue à la retraite qui travaillait à l'Université de Californie du Sud (États-Unis) est mort, ce mercredi, à son domicile. Il devait comparaître ce mois-ci pour plus d'une vingtaine d'accusations de violences sexuelles sur des étudiantes du centre de santé de l'Université, comme le rapporte l'agence de presse américaine Associated Press.
Au total, entre 2009 et 2016, plus d'une centaine de femmes l'ont accusé d'abus sexuels. Il avait été initialement inculpé de 35 chefs d'accusation pour "pénétration sexuelle sur une personne inconsciente" et "agression sexuelle", mais le nombre avait finalement été abaissé à 27.
De son côté, l'accusé, George Tyndall, âgé de 76 ans, avait plaidé non coupable en 2019 et avait été libéré sous caution en attendant son procès.
L'Université de Californie du Sud, elle, n'avait pas attendu la décision de justice et avait décidé de verser une indemnisation de 215 millions de dollars à un collectif de victimes composé de près de 18.000 patientes du docteur. Un montant ensuite partagé en fonction des sévices subis, et indépendamment du fait que ces patientes aient formellement ou non accusé le praticien d'agression ou de harcèlement. Les sommes versées allaient de 2.500 dollars à 250.000 dollars par personne.
Plus de 700 victimes déclarées
Après avoir travaillé pendant 30 ans à l'Université de Californie du Sud, George Tyndall a été suspendu en 2016, tout en bénéficiant d'une indemnité importante, selon les informations de l'agende de presse. Cela fait suite au témoignage d'une infirmière qui avait signalé son comportement dans un centre spécialisé dans le recueil des témoignages de victimes de viol.
Ce premier signalement a ensuite ouvert la voie aux autres victimes déclarées du gynécologue. Au total, plus de 700 femmes se sont manifestées, mais pour certaines les faits étaient prescrits ou il n'y avait pas de preuves suffisantes pour engager des poursuites.
Face à ces nombreuses accusations, George Tyndall encourait jusqu'à 64 ans de prison. Mais l'homme ne sera jamais jugé. Une déception pour les victimes.
"C'est horrible, je ne peux pas l'expliquer. Elles se sentent à nouveau victimes", a déclaré l'avocat de deux d'entre elles.
Une enquête est actuellement en cours pour tenter de déterminer les causes de sa mort. D'après les premiers éléments transmis par son avocat, "aucune preuve d'acte criminel ou de suicide" n'aurait été relevée. Il a été retrouvé par un ami dans son lit, et son corps est toujours examiné.
