Un homme condamné plus de 30 ans après avoir tué une fillette de 37 coups de couteau

L'entrepôt où a été tuée la petite fille, en 1992, à Sunderland en Angleterre (image d'illustration) - Services de poursuites de la couronne anglaise
"C'est un grand jour pour la famille de Nikki". Depuis plus de 30 ans, cette dernière se bat pour que le meurtrier de Nikki Allan soit identifié et condamné. C'est chose faite depuis que David Boyd, aujourd'hui âgé de 55 ans, a été reconnu coupable du meurtre de la fillette, tuée en octobre 1992 à l'âge de sept ans, à Sunderland (Angleterre), comme le rapporte The Guardian.
Le corps de la petite fille avait été retrouvé dans un entrepôt abandonné et l'autopsie a révélé qu'elle avait été tuée après s'être fait assommer par une brique et poignarder de 37 coups de couteau.
Déjà connu de la police
Si le meurtrier de Nikki a échappé à la justice pendant plusieurs décennies, c'est parce qu'un de ses voisins avait déjà été inculpé pour sa mort. Les enquêteurs étaient persuadés que c'était lui le responsable et avaient tout fait pour le conduire devant un tribunal. Selon le média anglais, il avait finalement avoué le meurtre de la petite fille, mais "seulement sous la contrainte". L'homme avait été acquitté lors de son procès qui s'est tenu en 1993 après qu'un juge a estimé que les méthodes utilisées par les policiers avaient été "oppressives" dans le but d'obtenir des aveux.
C'est finalement grâce à l'analyse des traces ADN retrouvées sur les vêtements de Nikki qui a permis de remonter à son meurtrier. Il s'agit du mari de sa baby-sitter, âgé de 25 ans au moment des faits. Un témoin a même indiqué avoir vu la petite fille aux côtés de cet homme le jour de sa disparition. Des informations qui ont conduit à son arrestation en 2018.
"Ce sont les vêtements que son assassin aurait inévitablement dû manipuler lorsqu'il l'a forcée à entrer dans le bâtiment, quand il l'a malmenée et ramassée" avant de cacher son corps dans une cave, a déclaré le procureur.
L'homme était déjà connu des services de police puisqu'il avait été condamné pour attentat à la pudeur en 1997 après avoir avoué avoir fantasmé sur trois jeunes filles, puis en 1986 pour avoir approché quatre enfants âgés de 8 à 10 ans et d'en avoir attrapé un pour lui demander un baiser. Il a également été reconnu coupable, en 1999, pour avoir touché les parties intimes d'une petite fille de neuf ans, dans un parc pour enfants.
Sa mère en veut à la police
Après s'être trompée une première fois sur le meurtrier de sa fille, la police de Northumbria a présenté ses excuses à sa mère, par le biais des médias, pour leurs échecs lors de l'enquête initiale, comme le rapporte la BBC. N'ayant pas reçu ces excuses personnellement, elle a indiqué qu'elle n'acceptait pas leurs excuses. Mais ce n'est pas la seule raison de son refus.
Depuis 30 ans, cette mère a supposé à la police d'enquêter sur le meurtrier de sa fille, mais cela n'avait jamais été fait.
"J'ai reposé la question encore et encore. J'ai dû enquêter moi-même sur le meurtre de Nikki pendant tout ce temps".
Une perte de temps qu'elle ne comprend pas. "Il a fallu 30 ans et un spécialiste de l'ADN pour le rattraper, il aurait dû être dans le collimateur de la police immédiatement".
Elle reproche également à la police d'avoir eu plusieurs preuves mettant en cause le meurtrier de sa fille, notamment un portrait-robot d'un témoin qui avait vu la fillette en compagnie de son tueur. "Toutes ces preuves initiales de 1992, rien de tout cela n'aurait conduit à sa poursuite sans la percée médico-légale". La condamnation du meurtrier de sa fille prendra effet ce 23 mai.