Il nettoie des scènes de crime dans tout Mexico

Donovan Tavera est nettoyeur de scènes de crime au Mexique. Dans le pays où la mort est célébrée comme une fête, lui doit s’efforcer de garder un esprit sain face à l’horreur qu’il côtoie. Un documentaire disponible sur RMC BFM Play raconte son histoire.

“Allô, Donovan Tavera ? Je cherche un nettoyeur médico-légal. La semaine dernière, un voisin a été retrouvé mort. Il y a du sang sur les murs et sur les matelas”. Quand on l’appelle, Donovan prend toujours le soin d'écouter calmement les gens qui l’appellent. Mais à chaque fois, c’est une nouvelle épreuve.

“Je vis entre deux mondes: celui des vivants et celui des morts”. Originaire du Mexique, Donovan a un rapport particulier avec la mort. Dans son pays, les habitants ont l’habitude de faire la fête, de rire et de danser pour célébrer les morts. Lui, entretient une relation spéciale avec les défunts.

“Les morts sont mes vrais clients”, explique-t-il.

Un documentaire diffusé sur la plateforme RMC BFM Play revient sur son histoire.

Pourtant, le Mexique vit actuellement un paradoxe, car le taux de criminalité augmente exponentiellement chaque année, reflétant la violence dans laquelle les habitants de ce pays vivent. “Ici, nous vivons tous proches de la mort”.

Cet homme sans histoire vit dans un petit appartement avec sa femme et sa fille. C’est pour sortir sa famille de la pauvreté mexicaine qu'il a décidé de se lancer dans le métier de nettoyeur médico-légal. Pourtant, ce n’est pas une profession adaptée à tout le monde. Mais pour lui, cet intérêt remonte à l’enfance.

“J’ai vu mon premier corps à l’âge de 13 ans, devant la fenêtre de ma chambre. Fasciné, j’ai regardé le sang séché. Depuis ce jour, je me suis demandé à qui appartenait ce corps ? Quelle était l’histoire de sa vie ? Qui allait nettoyer ?” raconte-t-il.

Avant chaque intervention, Donovan suit un rituel bien précis qui le calme et le rassure. Il commence par écouter du Wagner chez lui, car la musique classique l’aide à s’apaiser. Puis, il se prépare pour partir en intervention. Il enfile sa blouse blanche, met son masque sur la bouche, puis ses lunettes de protection sur ses yeux, et enfin, enfile ses bottes. A la main, il tient toujours une mallette grise, transportant ses outils pour récurer. Mais lorsqu’il entame le nettoyage, ce n’est plus du Wagner qu’il écoute, mais du Heavy Metal. Cela lui donne de la force et lui permet de s’évader pendant qu’il ramasse des restes humains.

Des scènes traumatisantes

Ce métier n’est pas tous les jours facile à supporter pour cet homme. “Parfois, certains nettoyages me collent à la peau. Par exemple, il y a eu ce nettoyage à Puebla. Au cinquième étage, j’ai compris le vrai sens de la solitude”. Cette fois-ci, il s’agissait d’un homme retrouvé mort dans sa salle de bain, entouré de bouteilles d’alcool vides. Mais ce qui est particulièrement compliqué pour ce père de famille, c’est quand il est confronté à la mort d’une jeune fille, qui pourrait être sa propre fille.

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Avec son quotidien stressant et éprouvant, sa femme s’inquiète beaucoup pour sa santé mentale. Donovan se plaint de ne pas réussir à dormir, se réveille régulièrement et fait toujours le même cauchemar. Dans ce rêve, il raconte que les morts qu’il nettoie viennent le voir. “Parfois, j’ai juste envie d’être fou”, confie-t-il à la psychologue qu’il a décidé de consulter.

La vie plutôt que la mort

Au cours de sa carrière, Donovan a beaucoup observé les signes de la mort. Mais pour avancer et garder son optimisme, il souhaite désormais s’attarder sur les moments de vie. Comme les instants précieux passés avec sa femme et sa fille.

“Je veux l’amour plutôt que la mort”, conclu-t-il ce documentaire.

Sa famille est son unique force pour affronter les épreuves terribles de la vie. Comme la mort.

Pour découvrir l’histoire de Donovan Tavera, rendez-vous sur la plateforme BFM RMC Play.

Alix Mancel