Affaires françaises

Affaire des "disparus de Mirepoix": perpétuité requise contre l'infirmière et 30 ans contre son ex-amant

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Christophe Orsaz, 46 ans, et sa fille Célia, 18 ans, ont été tués en 2017. - Capture Twitter @liladpl
L'avocat général a rendu ses réquisitions contre Marie-José Montesinos et son ex-amant Jean-Paul Vidal, pour avoir tué un père et sa fille en novembre 2017, à Mirepoix (Ariège).
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Les réquisitions viennent de tomber. Ce vendredi, l'avocat général Pierre Aurignac a requis la réclusion à perpétuité contre Marie-José Montesinos et 30 ans de réclusion contre son ex-amant Jean-Paul Vidal, jugés aux assises à Foix pour assassinat et meurtre, commis en 2017 dans l'Ariège.

Le représentant du ministère public a expliqué tenir compte du fait que M. Vidal, garagiste et ex-amant de Mme Montesinos, avait reconnu les faits et posé les "premiers pas" sur le "long chemin de la rédemption".

En revanche, a-t-il ajouté, l'infirmière n'a exprimé "aucune amorce de critique de son comportement", après l'assassinat de son ex-compagnon, et le meurtre de la fille de ce dernier, âgée de 18 ans, présente par hasard.

"Le but, c'est la mort, mais avec la souffrance"

Dans son réquisitoire de près de deux heures, l'avocat général a estimé que Mme Montesinos, personnalité au "narcissisme fragile", "marquée par des troubles sérieux", n'avait pas supporté sa rupture avec M. Orsaz et qu'elle avait "intoxiqué" M. Vidal pour l'amener à le tuer.

M. Vidal, "ensorcelé", et son amante, voulaient non seulement tuer M. Orsaz, mais également "le faire souffrir". "Le but, c'est la mort, mais avec la souffrance: il faut qu'il paie et qu'il sente sa douleur", a-t-il ajouté.

Le 30 novembre 2017, les deux accusés, se faisant passer pour de potentiels futurs clients de M. Orsaz, jardinier-paysagiste domicilié à Mirepoix, lui donnent rendez-vous dans un hameau isolé.

Dès son arrivée, ils le rouent de coups de barres de fer avant de le jeter "comme une ordure", selon M. Aurignac, dans une fosse septique qu'ils avaient préalablement ouverte.

"Aucun (des deux accusés) ne se détache du plan préalablement établi", a-t-il souligné, rappelant les semaines de préparation du crime, le véritable arsenal (barres de fer, fusil, pistolet, pelle, sangle, essence) emporté par les accusés et leur détermination à tuer M. Orsaz.

La mort de sa fille était "une exécution"

Le jour des faits, présente dans la voiture de M. Orsaz, sa fille, Célia, 18 ans, assiste à une partie du crime. Les deux accusés prennent ensuite la route avec elle, puis elle est tuée d'une balle de fusil de chasse dans la tête, par M. Vidal dans la forêt.

"Célia, c'est une exécution et on abandonne le cadavre aux animaux sauvages", a commenté l'avocat général.

En fin de matinée, les avocats de la défense ont commencé à plaider. Après une dernière parole donnée aux accusés, la cour se retirera pour délibérer.

Alix Mancel avec AFP

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