"Arnaud Hopfner, le violeur de la RN4": le nouvel épisode du podcast de Faites entrer l'accusé
Deux ans se sont écoulés. Deux années où des affaires d’agressions sexuelles s’entassent dans le bureau du commissariat de Bar-le-Duc, et l’auteur des faits court toujours. Même si l’enquête est au point mort, elle ne l’est pas pour longtemps. La substitute du procureur de la République de Bar-le-Duc prend les dossiers en main, et comptent bien les faire avancer.
En se plongeant dans le premier dossier, elle y découvre le témoignage d’une jeune cavalière de 23 ans à Fains-Véel, dans la Meuse. Tout se déroule le 13 mai 2009. Alors que cette jeune femme s’occupe de son cheval dans l’écurie, elle voit un homme cagoulé courir dans sa direction. Il sort un couteau, et l’isole dans un endroit du bâtiment. Ce dernier lui réclame des actes sexuels. La victime craint pour sa vie, alors elle s'exécute. Son agresseur lui demande de compter jusqu’à 100, et puis il prend la fuite.
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Les agressions se poursuivent
Les policiers du commissariat de Bar-le-Duc cherchent l’homme dans le voisinage, mais ça ne donne pas grand-chose. Des traces de l’agresseur sont tout de même prélevées sur le pull de la victime.
Trois mois plus tard, une deuxième agression se produit dans le même village. La victime arrive à s'enfuir et elle décrit son agresseur comme grand, longiligne, cagoulé et qui l’a menacé avec un couteau. C’est la même description faite par la cavalière de 23 ans.
A part ces éléments, les policiers n’ont rien d'autre pour l’identifier. Un mois et demi avant, une troisième agression est signalée à 10 km de Fains-Véel. La victime donne aussi la même description de l'agresseur. Une femme signale aux gendarmes avoir croisé le chemin d’un homme étrange, et permet d’établir un portrait-robot. Il est alors affiché, mais cela ne donne rien et l’enquête piétine.
L’homme continue ses agissements. En avril 2008, une quatrième femme signale une tentative de viol à Ligny-en-Barrois, à 16 km de Fains-Véel. Alors qu’elle ouvrait la porte de son domicile, un homme lui saute dessus. Il sort un couteau, mais est dissuadé lorsque la victime lui explique être atteinte du sida. Alors ce dernier demande de l’argent. S'il veut cette somme, la femme lui demande de rester sur le pas de la porte. Mais elle se referme devant lui, et il prend ses jambes à son cou pour s’enfuir.
En janvier 2010, une cinquième victime signale aux services de police une tentative de viol à Ligny-en-Barrois.
L'enquête est au point mort
Le 8 septembre 2009, un homme s’introduit chez une habitante de Villey-Saint-Étienne, en Meurthe-et-Moselle. Armé d’un couteau, il l’entraîne dans sa chambre à coucher. Ce dernier lui somme d’avoir des rapports sexuels avec lui. Une fois l’acte forcé terminé, il lui demande de compter jusqu’à 50, avant de s’enfuir.
Sur place, les gendarmes découvrent un ADN partiel. Trois semaines plus tard, une autre femme est attaquée à Vandoeuvre, près de Nancy. Cette fois-ci, un ADN complet est récolté dans l’appartement de l’étudiante. Une analyse est alors faite dans le fichier des empreintes génétiques, mais les résultats ne donnent rien. Les gendarmes de Meurthe-et-Moselle sont dans l’impasse, et attendent un faux pas du violeur pour pouvoir l’arrêter.
Le suspect commet un faux pas au Luxembourg
Le suspect recherché s’est réfugié au Luxembourg et commet une erreur. Le 7 mars 2012, une femme se prépare pour son jogging. Une camionnette blanche est garée, et elle remarque une plaque d’immatriculation française. Cette joggeuse réussit à se dégager, et il s’enfuit. La victime se souvient de la moitié de la plaque du véhicule, et la transmet à la police luxembourgeoise. Mais elle ne peut rien faire, et demande de l’aide à la France. Une recherche est alors faite pour retrouver le propriétaire de la fourgonnette blanche. Bingo, elle appartient à une société de transport en Meurthe-et-Moselle.
Les enquêteurs se rendent à l’entreprise en question, et voient le camion blanc arriver. Ils en sont certains, c'est leur homme, car il correspond à la description faite par la joggeuse agressée. Placé en garde à vue, le suspect se nomme Arnaud Hopfner. Il reconnaît l’agression du Luxembourg. Ce dernier explique avoir seulement voulu voler son portefeuille et son portable. Il est donc remis aux autorités luxembourgeoises pour tentative de vols avec violences. L’homme est condamné en mars 2013 à deux ans de prison dont un an avec sursis.
Pendant qu’Arnaud Hopfner est sous les verrous au Luxembourg, les policiers français continuent de travailler sur leurs dossiers. L’étau resserre sur le suspect. L’expertise génétique montre qu’il s’agit bien de son ADN retrouvé sur les scènes des agressions de la cavalière et celle de l’étudiante de Vandoeuvre. La police judiciaire attend que l’homme termine sa peine au Luxembourg. Une fois purgée, il rentre en France en avril 2013. Deux gardes à vue l’attendent, celle des policiers à Bar-le-Duc, et celle des gendarmes à Nancy.
Arnaud Hopfner est condamné à 18 ans de prison
Le suspect avoue sans difficulté ces agressions, et explique son passage à l’acte. Ce dernier affirme que ce n’est pas de sa faute, mais bien celle de sa compagne. Il dit ne plus être satisfait de leurs rapports sexuels. Donc, la seule manière d’assouvir ses pulsions, c’est d’agresser des femmes. Toutes ces affaires sont rapprochées sous l’autorité d’un même juge d’instruction.
Au final, l’homme est renvoyé pour six viols et neuf tentatives avec violence, aux assises de Meurthe-et-Moselle à Nancy. Son procès s’ouvre en avril 2016, et se tient à huis clos à la demande des victimes. Après huit heures de délibéré, le verdict tombe. Il est condamné à 18 ans de prison. Pourtant, cette condamnation ne signifie pas qu’il pourra sortir comme ça. A la fin de sa peine, un collège d’experts psychiatres devra décider s’il est apte à retrouver la liberté ou s’il doit poursuivre des soins en milieu fermé.
Retrouvez dès ce lundi 14 août le nouvel épisode du podcast de Faites entrer l'accusé, et l'émission en replay sur RMC BFM Play.