Cinq ans plus tard, la mort de Loïc Goudard en Espagne toujours mystérieuse

Des touristes prennent le soleil sur la plage de Magaluf à Calvia, sur l'île de Majorque, dans les Baléares, le 28 juin 2021 - JAIME REINA © 2019 AFP
Si l'hypothèse du suicide a été évoquée, celle-ci ne convainc toujours pas la famille de Loïc Goudard. Cela fait maintenant cinq ans que le jeune homme a été retrouvé mort, à l'âge de 19 ans, alors qu'il était parti en vacances dans la station balnéaire de Magaluf, sur l'île de Majorque en Espagne.
Le corps de Loïc Goudard, originaire du village de Crozet dans l'Ain, avait été retrouvé au pied d'un immeuble, vers 4h30 du matin le 1er juillet 2018. Une enquête avait été ouverte par la Guardia Civil, la police espagnole.
Comme le rappelait l'an dernier le Dauphine libéré, deux pistes avaient alors été explorées: celle d'un jeu consistant à sauter entre des balcons et qui aurait mal tourné, et celle d'un suicide.
La thèse du suicide ne convainc pas
C'est finalement cette deuxième hypothèse qui a été retenue. Au grand dam des parents de Loïc Goudard, pour qui cette théorie ne tient pas debout: le jeune homme avait une petite amie, faisait des études et avait pour projet de reprendre l'élevage de volailles de ses parents, relate France 3.
De plus, en lançant depuis la France une enquête de personnalité, les autorités ont établi que le jeune homme ne présentait aucun signe de tendance suicidaire. Mais en l'absence d'investigations concrètes sur le terrain, le parquet de Bourg-en-Bresse classera la plainte des parents sans suite fin 2018, les laissant seuls avec leurs questions.
Pourquoi Loïc a-t-il été retrouvé au pied d'un hôtel qui n'était pas le sien? Et qu'y faisait-il? Afin de faire la lumière sur les circonstances de la mort de leur fils, ses proches ont donc engagé des avocats.
Des organes manquants
D'autant que des éléments suspects n'ont jamais réellement fait l'objet d'investigations. Par exemple, des retraits bancaires ont été effectués avec sa carte après sa mort.
Plus étrange encore, une contre-autopsie française - qui a nécessité l'exhumation du corps en 2019 - a révélé que des organes comme le cœur ou la rate manquaient sur la dépouille du jeune homme, ce que l'autopsie espagnole n'avait pas signalé.
"Les organes qui ont disparu du corps de mon fils sont tous des organes qui se greffent, quand on sait cela, on pense tout de suite à une affaire de trafic...", commentait en 2020 la mère de Loïc auprès de France 3.
Doutes sur l'enquête espagnole
Reprenant l'enquête en main, la justice française a formulé une demande auprès des autorités espagnoles afin que pouvoir se rendre dans le pays pour enquêter. Demande que l'Espagne a rejetée.
Des doutes ont depuis émergé quant à l'enquête menée côté espagnol, que les proches soupçonnent d'avoir été bâclée. En cause: des révélations sur une mort identique aux Baléares en 2011, pour laquelle les autorités avaient conclu à un suicide, à tort, relate le média Caso Abierto. La victime, une jeune femme italienne, était en réalité tombée du sixième étage d'un immeuble en tentant d'échapper à une tentative de viol.
Les parents de Loïc Goudard craignent que des faits criminels aient été couverts par les enquêteurs de Majorque de la même manière, dans le dossier de leur fils. Pour l'heure, malgré la volonté de mener de réelles investigations côté français, rien n'a permis d'éclaircir les circonstances du drame.