Le petit Grégory: l’affaire tient encore la France en haleine

En 1984, le petit Grégory âgé de quatre ans est retrouvé mort, pieds et poings liés, dans la Vologne. Depuis, le mystère autour de son meurtre reste toujours entier.

Le meurtre du petit Grégory sera-t-il un jour résolu? C’est ce qu’espèrent tous les Français, et en particulier ses parents. Le 16 octobre 1984, peu après 17 heures, Christine Villemin signale la disparition de son fils Grégory, âgé de quatre ans, à Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges.

Non élucidé, l'enquête continue sur l'affaire du petit Grégory

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Et c’est vers 21h15 que le corps du petit garçon est retrouvé dans la rivière de la Vologne, à seulement sept kilomètres du domicile familial. L’enfant est repêché dans un sac-poubelle sur la tête, les pieds, les mains et la tête liés par des cordelettes. Rapidement, les médias se saisissent de l’affaire et la transforment en véritable feuilleton.

Derrière cette mort se joue, en réalité, un conflit familial. Car les principaux suspects dans cette affaire ne sont autres que les proches du petit Grégory. Jacky Villemin, le demi-frère du père de Grégory, puis le couple Marie-Ange et Bernard Laroche, ou encore Christine Villemin, la propre mère de la victime, sont suspectés pendant les premières investigations. C’est finalement le témoignage de Murielle Bolle, la belle-sœur de Bernard Laroche qui va éveiller les doutes des enquêteurs.

Bernard Laroche dans l’œil du viseur

Si au départ, elle fournit un alibi à son beau-frère, les policiers vont remettre en doute sa version. Alors que Bernard Laroche avait déclaré que Murielle Bolle était déjà présente lors de son arrivée chez la tante Louisette, au moment du meurtre, la jeune fille de quinze ans, de son côté, donnait un ordre d’arrivée inverse.

Plusieurs camarades de classe de Murielle ont également affirmé qu’ils ne l’ont pas vu prendre le bus ce jour-là, alors qu’elle affirmait le contraire. Confrontée à ses contradictions, la jeune fille est à nouveau entendue par les policiers.

Cette fois-ci, elle indique à deux reprises que Bernard Laroche, son fils Sébastien et elle seraient rentrés en voiture et, qu’en route, ils auraient récupéré le petit Grégory. Elle raconte qu’ils sont ensuite allés jusqu’au village de Docelles, où son beau-frère serait parti avec le petit garçon, avant de revenir seul. Si cette version colle avec les premiers éléments de l’enquête menée par les gendarmes, Murielle Bolle va finalement revenir sur ses affirmations.

Quelques jours plus tard, elle affirme que les gendarmes ont fait pression sur elle et l’ont menacé de l’envoyer en maison de correction. “J’avais peur, j’ai dit ce qu’ils voulaient”, a-t-elle expliqué aux médias. “Mon beau-frère, il est innocent”. Malgré son changement de version, Bernard Laroche reste le suspect numéro dans cette affaire de meurtre.

Pourtant, le 4 février 1985, le juge en charge de ce dossier libère l’homme qui reprend sa vie normale. Pour le père du petit Grégory, c’en est trop: il annonce devant des journalistes son intention de le tuer. Le 29 mars de la même année, Jean-Marie Villemin passe à l’acte et tue Bernard Laroche. Son procès s’est tenu en novembre 1993 mais depuis, l’enquête piétine.

Les nouvelles investigations ne mènent à rien

Entre 2000 et 2021, de nombreuses analyses ADN ont été entreprises pour tenter d’élucider ce meurtre. Les parents du petit Grégory attendent un nouvel élément pour faire rouvrir l’enquête. En 2017, Marcel Jacob, le grand-oncle du petit Grégory, et sa femme Jacqueline sont placés en garde à vue. Ils sont mis en examen pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”. Finalement, en janvier 2018, les mises en examen des époux Jacob sont annulées.

Chaque année, l’affaire du petit Grégory connaît un nouveau rebondissement. Le dernier en date remonte à 2021, lorsque les conclusions d’une analyse stylométrique sont rendues. Cette expertise démontre que les 24 lettres du corbeau proviennent “selon les critères stylométriques”, de cinq auteurs différents dont un “style hautement similaire” à celui utilisé par Jacqueline Jacob.

L’assassinat du petit Grégory a fait frissonner la France entière pendant près de 40 ans. Aujourd’hui encore, le doute plane sur cette affaire. De nombreux films, livres ou encore documentaires ont été réalisés, alimentant l’intérêt du public autour de ce meurtre. Le succès de la série-documentaire Grégory, disponible sur Netflix depuis 2019, en est l’exemple parfait. La mort du petit Grégory reste l’un des cold cases les plus célèbres de France.

Retrouvez l’épisode de Non élucidé, l’enquête continue sur l’affaire du petit Grégory, disponible sur la plateforme RMC BFM Play.

Alix Mancel