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Cold Cases

Plus de 35 ans après le meurtre de Perrine Vigneron, la piste d'un tueur en série étudiée

Un champ de colza, à Chelles, où a été retrouvé le corps de Perrine Vigneron (image d'illustration)

Un champ de colza, à Chelles, où a été retrouvé le corps de Perrine Vigneron (image d'illustration) - Google Street View

En 1987, Perrine Vigneron disparaissait en région parisienne. Plus de 35 ans plus tard, rien n'a permis d'élucider son meurtre. Mais la piste d'un tueur en série est privilégiée.

Perrine Vigneron avait seulement 7 ans lors de son enlèvement, le 3 juin 1987, à Bouleurs (Seine-et-Marne). Alors qu'elle devait se rendre à son cours de poterie, situé à seulement quelques mètres de chez elle, la petite fille s'est volatilisée. Son corps est finalement retrouvé le 27 juin suivant, dans un champ de colza, à Chelles.

Trois autres petites filles sont enlevées, violées puis assassinées avec le même mode opératoire. Il s'agit de Virginie Delmas, 10 ans, Hemma Davy-Greedharry, 10 ans, et Sabine Dumont, 9 ans, dont les corps ont été retrouvés dans la même région, entre mai et juin 1987.

Malgré la concomitance de ces affaires, il faut attendre plusieurs non-lieux pour que les enquêteurs envisagent la piste d'un même tueur en série pédocriminel. Ils décident finalement de rassembler ces dossiers, renommés "les meurtres du printemps 87".

Des doutes autour d'un bourreau incestueux

En 2009, la piste d'un père incestueux est étudiée. Lydia Gouardo, victime de son père pendant 28 ans, fait des révélations aux enquêteurs: son père, Raymond Gouardo, qui l'a séquestrée, violée, prostituée et avec qui elle a eu six enfants, serait le meurtrier de Perrine Vigneron.

Elle affirme que son père l'emmenait régulièrement dans le champ de colza où le corps de la fillette a été retrouvé pour la violer. Autre fait qui concorde avec les éléments de l'enquête: Raymond Gouardo roulait en camionnette blanche et alpaguait de jeunes filles, en présence de Lydia.

Elle se souvient également avoir regardé un reportage sur les quatre fillettes disparues à côté de son père. Et sa réaction l'a quelque peu étonné. Il aurait brusquement éteint la télévision, en déclarant: "Les parents n'ont qu'à mieux surveiller leurs enfants."

Les enquêteurs décident de faire exhumer le corps de Raymond, mort dix ans plus tôt, et de fouiller son domicile à la recherche de traces des petites filles. Les empreintes ADN relevées le mettent hors de cause dans l'affaire de Sabine Dumont. Mais pour le meurtre de Perrine Vigneron, rien ne permet de confirmer ou d'infirmer son implication.

Les parcours de tueurs en série étudiés

C'est finalement le pôle judiciaire de Nanterre, spécialisé dans les cold cases, qui a récupéré les dossiers, le 25 mai 2022, dans le but de faire la lumière sur la mort des petites filles. Mais d'après les premiers retours, les enquêteurs ne sont pas très optimistes quant à la résolution de ces affaires.

Dans le cas d'Hemma Davy-Greedharry, les scellés ont disparu, empêchant de pouvoir récupérer des preuves qui pourraient relancer l'enquête. Le juge d'instruction de Nanterre a décidé de délivrer un nouveau non-lieu. Pour les trois autres dossiers, d'autres pistes sont étudiées et notamment les parcours d'autres tueurs en série qui ont sévi dans ces années-là, comme Le Grêlé.

Alix Mancel