L'histoire vraie derrière… le film "Memories of Murder"

Bong Joon-ho le réalisateur du film "Memories of Murder", le 1er septembre 2021 - Miguel Medina - AFP
ALERTE SPOILER: Si vous n'avez pas vu le film Memories of Murder, l'article ci-dessous dévoile des éléments importants de l'intrigue.
Le premier grand tueur en série du pays. Lee Choon-jae a tragiquement marqué l'histoire de la Corée du Sud par ses actes, entre 1986 et 1991. Un film sorti en 2003, Memories of Murder, lui a été consacré par le réalisateur primé à Cannes Bong Joon-ho.
Au cours de ces huit ans, l'homme a tué quinze femmes et jeunes filles, âgées de 13 à 71 ans. Les femmes étaient enlevées sur des sentiers avant d'être violées et tuées. Les victimes étaient retrouvées ligotées, généralement dans l'eau. Pendant des années, ses meurtres sont restés impunis et l'homme passait à chaque fois entre les mailles du filet de la police. Au cours de l'enquête, plus de 3.000 suspects ont été interrogés et deux millions de policiers ont été mobilisés.
Il faudra attendre le 18 septembre 2019 pour que l'homme soit retrouvé et identifié comme étant le tueur en série de Hwaseong grâce à des traces ADN. Lee Choon-jae sera jugé le 2 novembre 2020 pour les meurtres en série qu'il a commis pendant de nombreuses années. Lors de ce procès, il avoue publiquement avoir tué 14 femmes et avoir commis 30 crimes sexuels. Déjà en prison pour avoir tué sa belle-soeur, il finira sa vie en réclusion.
Le film relance l'intérêt pour cette affaire
Fait rarissime, c'est le film Memories of Murder qui a permis de relancer l'affaire autour de ces meurtres en série. Le long-métrage suit deux inspecteurs de police sud-coréen, en 1986, qui enquêtent sur un violeur et tueur en série. Tout au long du film, les inspecteurs vont porter leurs soupçons sur différentes personnes, se faisant mener en bateau par le véritable tueur en série.

A sa sortie en 2003, le film a relancé médiatiquement l'affaire qui commençait à tomber dans l'oubli. Ce qui a fait couler beaucoup d'encre à cette époque, c'est la prescription des faits. Le 2 avril 2006, les premiers meurtres du tueur en série allaient être prescrits et l'opinion publique craignait que le coupable ne soit jamais puni pour ces faits-là.
Le délai de prescription était de 15 ans à cette époque, pour ce genre de crime, ce qui a empêché toute condamnation pour la série de crimes qu'il avait commis à Hwaseong. Lee Choon-jae passera donc le restant de sa vie derrière les barreaux pour un meurtre qui n'était pas en lien avec la série de crimes qu'il a commis.