L’histoire vraie derrière…le film Psychose

Alfred Hitchcock lors d'une conférence de presse pour la sortie du film Psychose - AFP
Si vous n'avez pas vu le film Psychose, ou pas lu le livre dont il s'inspire, l'article ci-dessous dévoile des éléments importants de l'intrigue.
Psychose est un film inspiré du roman éponyme de Robert Bloch, dont le scénario a été écrit par Joseph Stefano. Son succès se fera en 1960, lorsque le réalisateur Alfred Hitchcock réalise le thriller horrifique que tout le monde connaît. Il s’agit de l’histoire d’un jeune homme perturbé, Norman Bates, propriétaire d’un motel, qui tue une de ses clientes de passage, Marion Crane, dans la scène mythique de la douche. Un détective privé, puis l’amant et la soeur de la victime se mettront à sa recherche. Mais c’est surtout le profil du personnage principal qui va faire frissonner le public.
Norman Bates est un jeune homme qui a vécu toute son existence dans le motel de sa mère, Norma. Celle-ci passait son temps à le rabaisser et à le tenir éloigner des femmes et de la sexualité. Une relation spéciale va se créer entre la mère et son fils. Un jour, Norma rencontre un homme qui deviendra son amant. Fou de jalousie, son fils décide de les empoisonner tous les deux. Le jeune garçon gardera le corps de sa mère empaillé avec lui, dans sa maison. Il se met alors à la faire parler à sa place, se comporte comme elle, s’habille avec ses vêtements et fait croire à ses clients du motel que sa mère vit toujours avec lui. Dès qu’une cliente plaît à Norman, l’esprit de sa mère revient en lui et il finit par la tuer. Après avoir tué deux femmes, dont il a jeté les corps dans le marais près du motel, il accueillera Marion Crane, qui connaîtra un destin tragique.
Sa maison était faite en peau d’humain
Si cette histoire peut paraître folle, elle est bel et bien inspirée d’une histoire vraie. Celle d’Ed Gein, un tueur en série et voleur de cadavres, né en 1906 dans le Wisconsin, selon le Los Angeles Times. Son enfance est marquée par un père violent et alcoolique et une mère fanatique religieuse qui lui ressasse que les femmes sont toutes des “créatures immorales”. Ed Gein va idolâtrer sa mère, lui vouant un véritable culte. Celle-ci va l’empêcher d’avoir d’autres amis et même le déscolariser pour qu’il ne reste qu’avec elle. Et c’est à la mort de cette dernière qu’Ed Gein va commencer à perdre le contrôle de lui-même. Il refuse la mort de sa mère et tente tout pour la faire vivre à nouveau, en faisant notamment des incantations devant sa tombe. A partir de ce jour, il se met à déterrer des cadavres et découpe leurs peaux pour se faire un “habit d’humain” de femme riche, dans le but de se transformer en sa mère.
Le 16 novembre 1957, Bernice Worden, une femme de 58 ans, disparaît. Un témoin dit aux policiers qu’il a aperçu Ed Gein rôder autour du magasin de la victime à l’heure de sa disparition. Les enquêteurs décident donc de se rendre au domicile de l’homme pour mener leur enquête. Et en arrivant, ils font face à l’horreur la plus totale: des abats-jours, des rideaux, des gants, des draps, tout son intérieur est constitué de peau humaine. Mais, Ed Gein ne s’arrête pas là. Les policiers découvrent des bocaux remplis de morceaux humains, notamment des nez, et des visages. Surtout, ils retrouvent le corps de Bernice Worden pendu par les pieds à une poutre de son hangar, décapité, éventré et vidé de ses entrailles, selon le magazine américain Vanity Fair.
Trois procès pour un monstre
A la suite de ces découvertes, il est arrêté et accusé d’avoir tué deux femmes, et mutilé plusieurs cadavres qu’il a déterrés. D’après le nombre de visages et ossements retrouvés chez lui, au moins quinze corps ont été exhumés, selon les enquêteurs. Son procès s’est tenu le 22 novembre 1957. Les jurés ont estimé que son état n’était pas compatible avec un procès en raison de sa folie, mais qu’une audience pourrait avoir lieu dans quelques années, selon son évolution psychiatrique. Onze ans plus tard, en novembre 1968, l’homme est finalement reconnu “sain d’esprit” et responsable de ses actes. Il est condamné pour meurtre avec préméditation. Mais un troisième procès aura lieu quelques années plus tard, reviendra sur cette décision et le jugera non-coupable et mentalement irresponsable.
Ed Gein est finalement interné dans un hôpital psychiatrique, dans le Wisconsin, où il sera diagnostiqué schizophrène. Il décédera en 1984 d’un cancer de l’intestin, à l’âge de 77 ans. Il est enterré aux côtés de sa mère, mais à la suite de nombreux actes de vandalisme, sa pierre tombale sera transférée dans un musée, en juin 2001.