Le mystère troublant autour de la disparition d’une touriste japonaise dans les forêts canadiennes

The Missing Tourist - RMC BFM Play
Le 27 octobre 2014, Atsumi Yoshikubo, une touriste japonaise de 45 ans, est portée disparue dans un territoire reculé du Canada, à Yellowknife. Neuf jours plus tard, l’enquête est classée sans suite. Pourtant, ses proches et les habitants de cette petite ville veulent savoir ce qu’il est arrivé à la jeune femme, médecin. Le documentaire The Missing Tourist, disponible sur la plateforme RMC BFM Play, revient sur cette mystérieuse disparition.
Yellowknife est une ville très fréquentée par les touristes japonais pour admirer les aurores boréales. "Nous attirons les touristes parce que nous sommes, scientifiquement, l’endroit le mieux situé au monde pour observer les aurores", affirme Colin Dempsey, le président de l’Office de tourisme des territoires de la Frontière nord du Canada.
Le 19 octobre 2014, deux jours après son arrivée, Atsumi se présente à l’Office de tourisme pour prendre des informations concernant les aurores boréales, mais elle apprend que la plupart des tour-opérateurs qui organisent ces excursions sont fermés en basse saison. La touriste japonaise se rend ensuite dans un magasin de souvenirs où elle achète deux tasses, qu’elle demande à faire emballer.
Un ours a pu l’attaquer
Le 22 octobre, vers 9h15 du matin, la jeune femme quitte son hôtel. Elle est ensuite aperçue par deux riverains, marchant en direction de l’autoroute, dans une zone très peu fréquentée, ce qui a attiré l’attention. C’est la dernière fois qu’elle sera vue.
Cinq jours plus tard, l’unité de recherches et de secours reçoit un appel de la Gendarmerie royale du Canada les prévenant qu’une touriste a disparu. Les recherches sont donc lancées. Mais cette affaire interroge les habitants des environs qui ne comprennent pas comment la touriste japonaise a pu disparaître.
"Avait-elle fait de l’auto-stop? Avait-elle glissé et était tombée? À l’époque, je pensais qu’elle avait été enlevée pour trafic d’êtres humains, cela arrive de temps en temps ici. Il arrive que les touristes asiatiques et les Inuits se ressemblent beaucoup", explique Josh Campbell, l’adjoint de la circonscription des territoires du nord-ouest du Canada.
Face à cette disparition qui devient de plus en plus mystérieuse, les médias du monde entier s’emparent de l’affaire. Plus les jours passent et plus l’angoisse de ne plus la retrouver vivante grandit. "Il y a de la neige sur le sol, il y a peu de lumière, il n’y a rien là-bas à part des animaux. Après une heure là-bas, vous devez rentrer", résume une journaliste de la chaîne CBC News.
Les enquêteurs craignent notamment qu’elle ait croisé la route d’un ours, un animal très présent dans cette région. L'espoir qu’elle ait trouvé un abri de trappeur pour se réfugier réussit à convaincre les enquêteurs de poursuivre leurs recherches. Mais pas pour très longtemps.
Une enquête rapidement classée
Le 4 novembre 2014, neuf jours seulement après le début de l’enquête, la police arrête tout. "Notre enquête de police a déterminé qu’Atsumi Yoshikubo est désormais considérée comme une personne disparue présumée morte", déclare Eleonor Sturko, la responsable de communication de la Gendarmerie royale du Canada.
"Notre enquête a également permis de déterminer qu’elle est arrivée à Yellowknife avec l’intention de se rendre seule dans la nature pour disparaître", poursuit-elle. "Elle a pris des mesures pour éviter d’être retrouvée."
Parmi les personnes qui suivent l'affaire, nombreux sont choqués de voir les enquêteurs classer l’affaire aussi rapidement sans donner plus de détails sur les éléments concrets qui leur ont permis de tirer cette conclusion.
C’est le frère d’Atsumi qui va donner la raison de cette décision aux journalistes. Kenshi Yoshikubo explique que la police a reçu une note que la médecin aurait laissé, expliquant vouloir se suicider. Une information que l’homme n’arrive pas à croire:
"Elle a acheté des bricoles dans un magasin de souvenirs. Je ne pense pas que quelqu’un qui compte se suicider achète ce genre de choses. Et aurait-elle l’air joyeux comme elle l’était sur les images de vidéosurveillance? Je n’en suis pas très sûr. Au fond de moi, je ne crois pas que ce soit un suicide."
Le 22 juillet 2015, neuf mois après la disparition de la touriste japonaise, les recherches sont relancées. Et seulement quelques jours plus tard, le 31 août, un randonneur retrouve des restes humains dans la forêt. Rapidement, l’autopsie révèle qu'il s’agit bien du corps de la jeune femme. Les causes de sa mort, elles, restent inconnues, car les restes étaient en trop mauvais état. "Nous ne saurons jamais, et c’est ça le plus triste", conclut Cathy Menard, médecin légiste.
Découvrez la mystérieuse disparition de cette touriste japonaise dans le documentaire The Missing Tourist sur la plateforme RMC BFM Play.