Malnutrition, blessures... L'ancien propriétaire d'un haras jugé pour maltraitance sur 160 chevaux

Quelques chevaux (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Agrilife Today
La structure avait bonne réputation. L'ancien propriétaire d'un haras, non loin de Bayeux dans le Calvados, a été jugé mardi, soupçonné de maltraitances envers 160 chevaux. Au terme de l'audience, l'avocat général a requis deux amendes, représentant 1500 euros au total, rapportent France 3 et France Bleu.
Une enquête avait été ouverte par le parquet de Caen après des signalements émanant de l'association de défense des droits des animaux Stéphane Lamart, en février 2018.
Une inspection est organisée dans la foulée. Ce qui ressort du rapport qui en découle est accablant: le haras, qui accueille environ 160 chevaux, présente de gros problèmes d'hygiène.
"La plupart des boxs sont sales, les râteliers vides. Les sacs d'aliments sont stockés à même le sol, on y voit des rongeurs", a décrit la présidente du tribunal lors du procès, auquel nos confrères ont pu assister.
"Les ballots de paille se trouvent dans des bâtiments ouverts à tous vents, recouverts d'excréments d'oiseaux. L'eau des abreuvoirs est sale, recouverte d'une pellicule verte."
Décision le 9 mai
Des problèmes d'hygiène, mais aussi des traces de maltraitances vis-à-vis des chevaux, puisque le rapport souligne également que certains d'entre eux sont visiblement sous-alimentés et même blessés.
Pourtant, à l'époque, le propriétaire nie être responsable de ces faits et accuse un ancien salarié d'avoir voulu se venger en prévenant les associations de défense des animaux.
Interrogés à leur tour, ses employés soulignent qu'ils sont trop peu nombreux pour récurer tous les boxs, et que les quantités de nourriture accordées aux chevaux se sont réduites au moment où le propriétaire a repris en main le haras.
Placé en redressement judiciaire en 2017, le haras a finalement été liquidé et vendu deux ans plus tard. Le propriétaire, à qui le parquet reprochait aussi de ne pas avoir bien tenu le registre d'élevage, n'était pas présent lors du procès, mardi. Le tribunal correctionnel de Caen doit rendre son jugement le 9 mai.